Un observateur anglais, Daniel de Superville, examina le liquide séminal des Oiseaux dont on ne
s’était plus occupé depuis Leeuwenhoek, au moins suivant toute apparence. Pour montrer l’influence
du mâle sur les produits de la génération, il cite l’exemple de nos races de basse-cour, où l’on obtient
des jeunes ayant surtout les caractères du Coq, si l’on unit un Coq à des Poules de race différente.
L’expérience faite, ajoute-t-il, sur des Pigeons et des Serins , a donné le même résultat (I).
Dans des dissertations anatomiques du dix-huitième siècle, il est souvent question de certains
détails organiques relatifs aux oiseaux, sans que l’on puisse en extraire aucune observation assez importante
pour être rapportée. C’est le cas, pour les écrits de l’Italien Morgagni (2) et pour plusieurs
autre s, qu’on ne s’étonnera pas de nous voir passer sous silence.
Un anatomiste suédois, Emmanuel Swedenborg, a donné une description du cerveau de l’Oie (3),
et a signalé le canal pancréatique comme double ou triple chez les oiseaux (4); fait déjà bien reconnu
par les auteurs du siècle précédent.
En Italie, il fut déclaré par Menghini que le sang des oiseaux contient du fer en plus grande quantité
que celui de l’homme et de tous les autres animaux (5).
J. Daniel Meyer représenta une série d e squelettes d’oiseaux; jusqu’à présent il ne nous a pas été
possible de consulter l’oiivrage de cet auteur (6).
En F rance, Hérissant s’occupa des mouvements du bec chez les oiseaux, et crut à tort rencontrer
chez beaucoup d’entre eux une mobilité de la mandibule supérieure q u i, en réalité, n’existe pas (7).
Un autre membre de l'Académie des sciences, Ferrèin, eut pour objet de mettre en lumière la véritable
structure du foie et des reins. Malpighi, qui le premier avait entrepris des recherches sur la
structure intime des organes, avait considéré le foie, les reins, e tc ., comme formés d’un nombre
infini de petites glandes ayant chacune leur conduit excrétoire. Plus tard, Ruysch, l’anatomiste hollandais,
devenu si célèbre par son habileté exceptionnelle dans l’art des injections, n’avait vu dans ces
organes glanduleux que des amas de vaisseaux artériels et veineux. Parmi les savants, les deux
opinions s’entre-choquèrent souvent; quelques-uns essayèrent d e les concilier. Mais il n’y a pas lieu de
nous étendre sur ces controverses. Il nous suffit de rappeler que Ferrein se mit à l’oeuvre dans le but
d ’élucider la question, qu’il y parvint d ’une manière déjà assez satisfaisante , et qu’il s’attacha très-
sérieusement à l’étude des reins des Oiseaux, dont la structure lui parut plus facile à mettre en
évidence que celle des reins des mammifères (8). Selon ce naturaliste, ces parties consistent en un
assemblage merveilleux de tuyaux blancs différemment repliés, qui sont les véritables tuyaux
urinaires. On en distingue de deux sortes; les tuyaux ou vaisseaux corticaux et les tuyaux médullaires.
Les premiers, contournés et entassés les uns sur les autres, formant les lobules ou éminences qu’on,
observe à la surface du re in , ne laissent entre eux que des espaces étroits remplis par une très-petite
quantité d’un parenchyme transparent et par les vaisseaux sanguins. Ils se rendent dans des troncs
(1) Some reflexions on génération, etc., by Daniel de Superville. — Philosophical Transactions of the royal Society, vol. XLI
p. 294-300, n» 456 (.1740).
(2) Morgagnii Epistoloe, 4°. Venetiis (1740).
(3) Transactio 2* de cerebri motu et cortice et anima humana. — Amst. 4° (1741).
(4) Regnum animale, cap. X, p. 253. — Ilagæ Corailum (1744).
(5) De Bononiensi Scientiarumet ArtiumInstituto atque Academia Commentarii, t. I I , pars 2 , p. 249 (1746).
(6) Vorstellungen der Thiere. — Nürnberg, fol. (1748).
' (?) Observations anatomiques sur les mouvements du bec des oiseaux. — Mémoire de l’Académie des sciences, 1748, p. 345.
(8) Sur la structure des viscères nommés glanduleux, et particulièrement sur celle des reins et du foie.—Mémoires de l’Académie
des sciences. — Année 1749, p. 489 (1753).