pratiqués dans les poumons établissent des communications avec de grandes cellules à parois membraneuses,
logées dans le thorax et l'abdomen, et qui ne sont autre chose que des réservoirs à air (I). La
constatation des ouvertures des poumons, on l'a vn précédemment, avait déjà été faite par Coiter ; c'est
donc à tort que C. Rartholin attribue à Harvey d’avoir dit avant tout autre que les ponmons des Oiseaux
sont perforés (2); seulement ce dernier fit connaître les communications qui avaient échappé à ses
devanciers. Le grand physiologiste anglais a encore examiné les organes génitaux du Coq (3). .
Georges Ent, l’ami de Harvey et le défenseur de sa doctrine, décrivit la rate de plusieurs Oiseaux
en traitant de la fonction de cet organe (4).
Un professeur napolitain, Severino, qui tenait à porter ses investigations anatomiques sur tons les
types dn règne animal, a présenté quelques remarques concernant les Oiseaux. I l’Slest occupé d’une
mamere générale de la conformation des pattes, attribuant à cette conformation la faculté que
possèdent les Oiseaux de demeurer perchés pendant le sommeil. Ensuite, il a signalé diverses
particularités relatives aux viscères chez le Hibou, le Canard, l’Oie, la Cresserèlle, la Caille, le
Corbeau, le Foulque, la Colombe, etc. (5).
J. Johnston, médecin en Silésie, bien connu par son histoire naturelle des animaux, a décrit la
langue et l’estomac de l’Outarde, des Mouettes, dn Foulque; la langue, l’estoiéac, la rate etc du
Gypaète (6).
De son côté, le grand Galilée s’appliquait à montrer combien les os des Oiseaux étaient construits
d une manière heureuse pour réunir la force et la légèreté (7).
La Scandinavie a fourni aussi à l’anatomie des animaux un contingent qui mérite d ’être apprécié.
Thomas Bartholm, célèbre par ses découvertes sur les vaisseaux lymphatiques, nous a laissé
plusieurs observations relatives aux Oiseaux. On lui doit une étude sur le Cygne (8), la description
de la trachee-artère de la Grue (9), des remarques sur les plumes du Paradisier (1 ft), des remarques
générales sur les poumons des Oiseaux (I | ).
Au temps qui nons occupe en ce moment, un anatomiste allemand, C. V.. Schneider, étudiait
particulièrement la conformation de l’organe de l’odorat ; il décrit les narines des Oiseaux comme des
tubes membraneux que l’on pourrait nommer des. vésicules tubuleuses, et il constate l’absence de
lame criblée de l’ethmoïde (12).
Le même auteur s'est encore efforcé d’établir que le palais des Oiseaux est lubriBé par J ’humeur de
certaines glandes, comme chez les Mammifères (13), et que leur oeil manque de cette poulie dans
laquelle s engage le muscle grand-oblique chez l’homme et tous les mammifères (14).
(4) Exercitationes de generalione animalium. Ex. 5 e lE x . 6 , p. 27. Amstelod. (1654).
(2) Exercit. de gener. anim. Ex. 3 , p. 5 (4651).
(3) Caspari Bartholini, 'Diaphragmatis structura nova, p. 30. Parisiis (467B).
(4) Apologie pro circulations sanguinis. Londini, 8° (1644) ; edit. sec. 8« (4685).
(5) Zootomia democritea, Marci Aurelii Sev e rio i, p . 332. Norimbereæ (1645)
m « M « * . M 4 M . I M n « « H ) . - a . O » « W » . , ' ÿ 41. - 0 , ’f l , « , P a . - U . L a n , p m
— De bulica, p . 446.
(7) Discorsi e dimoslrazioni matematiche. T . I I , p . 444 (1655).
(8) Cygni anatome ejusque cantus. Hafniæ. 4 °, avec une fiaura du «miPlnfi»•____/* i • ô . t . , une-iigure nu sq u e lette f(1il6H4S8)î . — Cn y gni anat,o me î•n H„ •is t,o ri•arum natomi
carum rartorum Centurioe. Cent. I I , p. 284 (1654).
(9) Gruis anatome. L. c it., c en t. iv j p . 234 (4657).
(40) De Ave Paradisiaca. L. c .t., c en t, v i , p . 292 (4664).
1 II I) De pulmonibus in Marci Malpighii Opéra omnia. T. I I , p. 337.
I H S ï ;c," a I B i “■ -■ ,, „ „ WÊÊÊÊÊÊÊÊ (13) De catarrhis; cap. Devilulo. W itlebergæ (4660).
(14) De catarrhis, p . 362.
Durant cette période scientifique, un physicien anglais, Robert Boyle, établit par des expériences
que les Oiseaux ont proportionnellement un besoin d'air plus impérieux que tous les autres animaux (1),
et que les espèces aquatiques peuvent vivre dans un air raréfié un peu plus longtemps que les
autres (2).
Cornélius Consentinus, Calabrais, qui exerçait la médecine à Naples, observe dans le jabot des
Pigeons le liquide laiteux sécrété par des glandes, et qui, d’après les éludes de Hunier, sert à la
nourriture des jeunes (3)’. .
La Hollande comptait alors aussi bien des anatomistes éminents. L’un d’eux, Regner de Graaf,
examine le pancréas dans plusienrs types, et reconnaît à cet organe la présence d’un double conduit,
comme dans les Faisans, les Pintades, les Oies, les Canards; et souvent même d ’un triple, comme chez
les Coqs, les Pigeons, les Pics, etc. (4). Il décrit en outre, avec plus de détails que ses devanciers, les
organes génitaux de la Poule, et en donne des figures ainsi que de ceux du Coq (5).
La lecture des écrits des auteurs appartenant aux siècles passés montre souvent que l’idée de
l’analomie comparée est d’une époque moins récente qu’on ne l’a dit en maintes circonstances. Le
célèbre Anglais Thomas Willis nous en offre encore un exemple. Dans son livre sur l’anatomie du
cerveau, un chapitre est consacré à la description de cet organe dans les Oiseaux et les Poissons.
A l’égard des premiers, notre auteur signale le caractère général de la dure-mère, dépourvue de
faux et présentant quatre sinus; la ténuité de la pie-mère, qui n’est parcourue que par de rares
vaisseaux. Il constate l’absence de voûte et de corps calleux, et croit également à l’absence de corps
striés. Un fait frappe sérieusement l’habile anatomiste. Ayant reconnu la même conformation générale
dans le cerveau des Mammifères et celui de l’homme, il s’étonne de. voir chez les Oiseaux les deux
volumineuses protubérances débordant les hémisphères de chaque côté, et d’où naissent les nerfs
optiques. Willis ne reconnaît pas sans doute dans ces corps les analogues des tubercules quadrijumeaux
des Mammifères ; il les considère comme constituant un cerveau accessoire ; mais toujours
est-il que, dès ce moment, un remarquable caractère anatomique du type ornithologique se trouve
établi dans la science (6).
Dix ans plus lard , dans un autre écrit, il s’occupa de l’appareil respiratoire des O iseaux, et admit
que l’a ir, introduit en grande quantité dans leur abdomen, doit servir non-seulement à les rendre
plus légers, mais encore, par suite d’une expiration pins longue, à faciliter le chant chez certains
d’entre eux (7).
Dans le même temps, un micrographe anglais, Robert Hooke, s’est occupé de la structure et de
la formation des plumes (8).
(4) Expérimenta nova physico-medica de graoitate et elatere aeris. Exp. 44. Oxoniæ, 8° (4661).
(2) New pneumatical Experiments aboul Respiration. — Pbilosophical Transactions. T . V , n° 6 2 , p. 2044 (4670).
(3) Progymnasmala physica in septem exercitationes divisa. Prog. 5. Venelia, 4°. (4663).
(4) De succi pancreatici natwa et usa. Leyd. (4 664) . Opéra omnia, p . 285. Lu g l. Balav., 8° (4678).
(5) De rnulierum organis generationi inservientibus. — Opéra omnia, p . 470. Tab. 47 e t 48 (4678).
(6) Cerebri anatome. — Cap. V. Volucrum etpiscium cerebra describunlur. London (4664). Réimprimé in Man^eti Bibliotheca
italiam. T. I I , p. 254. Genevæ, fol. (4680).'-'
(7) De anima brut or uni, p . 48. Amstelod. (1674).
(8) Micrographie or some physiological descriptions o f some minute bodies mode by magnifying-glasses, toith observations and
inquiries mode thereupon. London, fol. (1665).