plus d’un clemi-siécle, il est résulté déjà une connaissance passablement étendue de l’organisation des
Arachnides.
Il est établi aujourd’hui que ces Animaux ont une enveloppe externe, mode ou simplement
coriace;, plus ou moins extensible, et composée essentiellement de chitine, comme chez les Insectes;
que cette enveloppe ou ce tégument est composé de deux couches : Tune externe ou 1 épiderme plus
ou.moius solide et souvent garni de papilles, de soies ou de poils de formes diverses, et l'autre ou
l’interne, consistant en une'membrane mince, soit fibreuse, soit granuleuse.
. Il est .acquis à la science que tous les Arachnides possèdent un appareil musculaire extrêmement
développé; qu’il existe des faisceaux de muscles cutanés principalement à. la face dorsale, et plus
encqre à la face ventrale de l ’abdomen, et que tous les appendices sont mis en mouvement au moyen
de muscles d’une puissance extrême, mais sans que les différences qui se rencontrent, sous ce rapport,
entre les .types .de la classe des Arachnides soient précisées nulle part.
Il est bien constaté que ces Articulés possèdent u n système nerveux, variable dans son développement
suivant les types, mais qui atteint cependant un haut degré de centralisation dans le plus grand
nombre des cas. L’origine de tous les nerfs se distribuant aux différents appendices est à peu près
complètement précisée à l’égard des représentants d’un certain nombre de groupes. La brièveté des
connectifs unissant les ganglions cérébroïdes ou le cerveau avec les centres médullaires sous-intestinaux
est constatée chez la plupart des Arachnides; l’existence d’un système viscéral est indiquée dans
plusieurs cas, mais à la vérité sans que la disposition entière de ce système soit décrite en aucun
endroit.
Il est démontré que certains Arachnides sont dépourvus du sens de la v u e , mais que la p lupart, au
contraire, possèdent des yeux et que ces yeux sont toujours simples. Ces organes sont décrits, chez les
espèces les plus élevées en organisation, comme étant composés d’une cornée, d’un cristallin sphérique et
d’un corps vitré entouré par la rétine, et en outre comme enveloppés d’une couche de pigment, considéré
comme l’analogue de la choroïde. Il est admis que les Arachnides ont les extrémités des pattes
parfaitement conformées pour l’exercice du sens du toucher; mais rien n’est reconnu à l’égard des
autres sens.
Il est acquis que chez les Arachnides les pièces buccales, du reste très-variables, sont souvent
atrophiées; que la bouche est protégée en dessous par des appendices analogues aux pattes-mâchoires
des Crustacés et désignés sous le nom de palpes dans la plupart des ouvrages; que le canal intestinal,
en général presque droit, présente ordinairement des coecum; que chez les Arachnides supérieurs
l’estomac, logé dans la cavité céphalothoracique et divisé dans sa portion moyenne de manière à,affecter
une forme annulaire, envoie des deux côtés des prolongements ou cçecwn dirigés vers les pattes et
pénétrant quelquefois même dans ces appendices; que l’intestin traverse l’abdomen en s élargissant à
l’extrémité pour fo rm e lle rectum ou une sorte de cloaque; et qu’enfin il y a presque toujours des
glandes salivaires, en général un foie extrêmement volumineux et des organes urinaires débouchant
dans le cloaque intestinal.
Une série d ’observations a appris qu’il existe chez la plupart des types de la classe des Arachnides
un coeur plus ou moins allongé, enveloppé d’un péricarde et pourvu, sur les côtés, d’orifices auriculo-
ventriculaires, e t, chez les Arachnides les plus parfaits, un système d ’artères des plus complets, un
système de canaux veineux plus ou moins bien délimités et des vaisseaux pneumo-cardiaques en
communication intime avec le péricarde et ramenant ainsi le sang des organes respiratoires au coeur ;
que. chez les Arachnides trachéens le système artériel se dégrade et que les tubes respiratoires, recevant
le fluide nourricier dans l’épaisseur “d e leurs parois, suppléent à l’imperfection du système artériel.
Il est reconnu aussi que le sang, chez ces animaux, est à peu près incolore et contient des glo1
bules d’une forme déterminée.
Il est admis que certains Arachnides inférieurs sont dépourvus d ’organes spécialement affectés à la
respiration et que cette fonction ne s’exerce chez eux qu’au moyen de la peau; que chez tous les
autres cette fonction s’effectue tantôt exclusivement au moyen de trachées ou tubes ramifiés' dans
toutes les parties du corps, tantôt au moyen de poumons localisés dans l’abdomen, constitués’par des
lamelles appliquées les unes contre les autres et recevant l'air dans leur intérieur, et tantôt enfih, au
moyen tout à la fois et de poumons et de trachées.
Par suite d’observations nombreuses, parmi lesquelles plusieurs sont les plus anciennes qui aient
été faites touchant l’organisation et les propriétés des Arachnides, on sait qu’il existe souvent chez ces
animaux des organes affectés à des sécrétions particulières : cé sont , dans les types principaux dé la
classe, des glandes à-venin, dont le conduit s’ouvre par l’extrémité des antennes-pincés ou chélicères,
et, chez un seul type, uni appareil analogue situé à l’extrémité abdominale et aboutissant à un aiguillon
qui termine la portion caudale; et c’est encore chez beaucoup d’Arachnides un appareil glandulaire
logé dans l’abdomen, dont le produit est la soie, appareil s’ouvrant en général à l’extrémité
postérieure du corps, par trois paires de filières, qui consistent en tubes hérissés, au bout, d’une m u ltitude
de petits tuyaux.
Les Arachnides sont considérés tous comme ayant les sexes séparés, à l’exception des représentants
d’un seul groupe (les Tardigrades). II est reconnu que chez ces Articulés les organes mâles et les
organes femelles présentent d e grandes variations., au moins suivant les ordres; que les testicules et les
ovaires sont toujours doubles e t, dans un petit nombre.de c a s, plus ou moins confondus sur la ligne
médiane ; qu’ils sont logés dans l’abdomen et terminés par deux conduits débouchant dans un orifice
commun, situé soit à la base de l ’abdomen, soit sous le thorax; qu’il existe souvent des glandes
accessoires, et qu’enfin., dans le groupe le plus important de cette grande division zoologique, les
pattes-mâchoires des mâles se modifient de manière à jouer un rôle considérable dans l’acte de la
copulation.
En dernière analyse, les oeufs des Arachnides, presque toujours d’une forme bien arrondie, sont
décrits comme composés d’une enveloppe lisse et d’un vitellus formé par une multitude de petites*
vésicules, au milieu desquelles se trouve la vésicule germinative, et de plus, au moins chez certaines
espèces, un noyau particulier de consistance solide. Il a été observé aussi que les spermatozoïdes
affectent des formes très-diverses suivant les groupes. Et depuis combien de temps n’a-t-on pas
reconnu que tout le développement embryonnaire chez la plupart des Arachnides s’effectue dans l’oeuf?
que ces animaux naissent ainsi avec toutes les formes de l’adulte? Mais, d ’un autre côté, aussi,
il a été constaté qu’il en est autrement dans certains groupes fort limités : là l’animal naît à l’état de
larve, et subit ensuite des métamorphoses pour devenir adulte.
Ainsi, au moment où nous prenons la science, l’organisation des Arachnides a été l’objet de recherches
fort étendues, d’observations bien nombreuses. De cette multiplicité de travaux on a obtenu
a connaissance d’une série de faits qui déjà peuvent être groupés et offrir un certain ensemble. Néanmoins,
comme on le voit jusqu’ici plus ou moins pour chacune des grandes divisions du règne animal,
une lacune immense apparaît au premier abord. Tous les faits acquis à la science étant réu n is, il
est encore absolument impossible de concevoir une idée nette de la totalité des ressemblances et des