
p e rso n n es, parmi lesquelles tro is enfants de q u a tre à hu it
ans, qui s ’é ta ien t empoisonnés avec l’Amanite p an th e rin a .
Cette amanite s ’é ta it tro u v ée mélée à q u a tre a u tre s espèces
comestibles et p a r conséquent, ne formait qu ’une p e tite p ro portion
du p la t consommé an dîner.
L es phénomènes d’intoxication ont débuté assez ra p id e ment,
après l’ingestion des aliments (environ une heu re et
demie après).
Ils ont consisté en ; 1” v e rtig es , sen sa tio n d’ébrié té , vom
issements, évacuations alvines ; 2“ a tta q u e convulsive avec
p e rte de connaissance, stup eu r, refroidissement, ten d an ce à
la syncope ; 3“ délire furieux dans un cas, p e rte de la mémoire,
sen sa tio n p a rticu liè re de lég è reté , ten d an ce à la
gaîté, à la satisfaction.
OBSERVATION XXIV.
Empoisonnement par l’Amanita pantherina.
(V. D u p a in , pharm. à la Mothe-St-ÎIéray, Soc. m yc .. X, 1 8 9 4 , p . 5 7 .)
L e dimanche 15 octobre 1893, le domestique du sieu r Sene-
lie r, c u ltiv a teu r à Bois-Guérin, é ta it allé ré co lte r des
champignons. S a ré co lte se composait de L ep io ta p ro c
era e t d ’Amanita p an th e rin a . A son a rriv é e, la fermière je ta
presque to utes les Amanites qui ne lui in sp iraien t pas confiance
E lle n ’en conserva que q u a tre ou cinq p ieds qu ’elle mélangea
avec les lepiotes rama ssés, une vingtaine environ. L e len demain
elle p ré p a ra ces champignons pour le rep as de midi
e t les fit frire d irec tem en t dans du b eu rre , sans les faire
p ré a lab lem en t bouillir dans l’eau, ainsi qu ’on a l’h ab itu d e de
le faire dans le pays, à la M o tte -S t-Iie ra y , (Deux-Sèvres).
Six p ersonnes m an g è ren t ce p la t et le tro u v è ren t excellent.
Un e h eu re e t demie environ ap rès le rep as, les domestiques
p a rtis dans les champs et les p ersonnes re sté e s à la maison
fu ren t p rise s en même temps de vomissements e t de diarrhée.
L e s m a tiè re s vomies é ta ie n t v e rd â tre s e t co n ten aien t les
champignons à peu p rè s in ta c ts . Ils p rire n t du la it en assez
g rande q u a n tité , mais les coliques, les évacuations alvines
et les vomissements se co n tin u an t sans in te rru p tio n dans
l’après-m id i, ils se décid èren t à aller co n su lte r le médecin
dans la soirée, su r les sep t h e u re s en v iro n . Le D® P ...
o rdonna à chacun de p ren d re tro is g ran u le s dosim étn q u e s
de su lfa te do stry ch n in e à 1/2milligramme dans du café noir.
P e u de temps ap rès, le makiise c essa e t la n u it fut assez
calme, il n ’y eu t qu’une des domestiques qui fut encore prise
le lendemain de coliques et de vomissements ; les a u tre s se
tro u v è re n t mieux, mais ép ro u v èren t p en d an t deux ou trois
jo u rs, une faiblesse sensible e t un manque à peu p rè s comp
le t d’a p p é tit. L a d iarrh é e p e rs is ta dans ce même laps de
temps.
OBSERV AT ION XXV.
E m p o iso n n em e n t p a r A m a n ita p a n th e r in a .
(V. Dupain, Soc. m yc .. X III, 1897, p. 56.)
L e 3 octobre 1896, le sieur G ..., de Soudan, commune
située à h u it k ilomètres de la M o th e -S a in t-H e ray , rama sse
u n p la t de champignons. C’é ta it de l’Am anita p an th e rin a .
Ces champignons lui é ta ien t inconnus e t, a v an t de p o rte r
sa ré co lte à sa m énagère, il la m ontre à des voisins qui lui
co n se illen t de s’a b sten ir. Comme il re to u rn e chez lui, trè s
indécis, il re n co n tre un ami à qui il fait p a rt de ses doutes.
« J e vais t ’indiquer un moyen bien simple de t ’a s su re r de
l’innocuité de ces champignons, lui dit celui-ci fais-les
bouillir avec une gousse d’ail, si elle devient noire, je tte -le s ,
ils so n t mauvais ; mais si elle demeure b lanche, tu peux les
m an g e r en to u te sé cu rité. »
R a ssu ré , n o tre homme recommande à sa femme de p re p
a re r ses champignons pour le dîner. On les fait cuire
d’abord clans leu r eau de vég étatio n , sans o ublier la gousse
d’ail, n a tu re llem en t ; puis on les fa it frire d an s la poêle avec
du b eu rre . L a femme et le fils, âgé d ’une quinzaine d’années,
ne v eu len t p oint go û ter de ce p la t que le mari mange en
g rande p a rtie et tro u v e excellent.