
' I
la section des pneumogastriques, accélération qui
succède vite au ralentissement dès que la dose s’élève.
Weinzweig, cité par Charbonnel (th. de Paris,
p. 60), distingue dans cette intoxication progressive
plusieurs périodes: 1° période d’augmentation;
2° période de ralentissement; 3° période d’arythmie
précédant l’arrêt complet des batte- ments du coeur.
En outre de son action sur la cellule nerveuse g an glionnaire
cardiaque, la muscarine possède encore
une action directe sur la cellule musculaire cardiaque.
Certains auteurs (Gaskel, Beaunis, etc.) admettent,
en effet, qu’elle a une action paralysante sur le myocarde,
à la suite d'Alison : « L ’arrêt diastolique, dit
ce dernier, dans une note à l’Académie des sciences,
s’obtient aussi par action locale en déposant un petit
fragment d’extrait (muscarine naturelle extraite d’Am.
muscaria) sur le coeur, même après ligature du pédoncule
nerveux du coeur ou destruction préalable de
tout le système nerveux cérébro-spinal.» (A. Alison.
Comptes rendus Ac. sc. Paris, 20 mars 1876.)
Somme toute, il ressort des expériences, déjà nombreuses,
faites avec la muscarine emplojoee à dose mortelle
qu’elle agit sur le coeur : 1“ en excitant les ganglions
nerveux d’arrêt ; 2“ comme poison de la
cellule myocardique ; et que si les centres bulbaires
cardiaques (pneumogastrique) peuvent être atteints,
leur rôle n’est que secondaire, au point de vue des
troubles cardiaques de l’intoxication. Le terme final
est, en tout cas, une action paralysante sur le coeur.
Oré, de Bordeaux, dans une Communication à l'Académie
des sciences (1877), dit que la mort paraît bien
il
résulter d’une action sur le système ganglionnaire du
coeur, mais qu’il y a surtout une action spéciale sur
tout le système nerveux. Il est important de rappeler
ici que dans un empoisonnement par un champignon
à muscarine (A. muscaria ou A. pantherina), ces
conditions ne se réalisent pas parce que la dose est
très insuffisante. Il faudrait, pour arriver à la mort
cardiaque, des quantités considérables d’Amanita
muscaria.
Dans les empoisonnements expérimentaux, on voit
se produire encore des excitations cérébrales et des
contractions musculaires spasmodiques et tétaniques
qui peuvent s’expliquer parfaitement, parla congestion
des centres nerveux (constatée à l’autopsie) sous l’influence
de l’alcaloïde et de son action sur les nerfs ou
les centres vaso-moteurs.
La muscarine provoque des contractions tétaniques
de l’intestin, de l’estomac, de la vessie. Ces contractions
peuvent s’expliquer de diverses façons, soit par
suppression de l’activité fonctionnelle des centres n erveux
qui s’exercent normalement sur les cellules des
cornes antérieures de la moelle (tonicité musculaire),
soit encore par action directe du poison sur la fibre
musculaire elle-même ou tout au moins sur les extrémités
nerveuses motrices périphériques, ce qui a fait
fait rapprocher sou action de celle du curare, et ce
qui n’est pas sans analogie avec ce qui se passe du
côté du coeur. Cette action locale, pour ainsi dire, est
démontrée par ce fait que le tétanos intestinal cesse
lorsqu’on comprime l’aorte abdominale et disparaît
aussi alors,dans une anse d’intestin séparéedelamasse;