
I! il
se montrer très prudent, pensant toujours à la possibilité
d’une rémission trompeuse. Enfin, dans un empoisonnement
par les Amanites la connaissance du
champignon coupable est d’une utilité primordiale
pour le pronostic. Celui-ci sera toujours très sévère
pour YAmanita bulbosa, en général bénin avec Ama-
nita muscaria, et réservé avec YAmanitapantherina,
champignon fantaisiste et propre à dérouter toute
prévoyance. Il y a donc grand intérêt, au point de
vue du pronostic même, de faire un diagnostic rapide
non seulement de l’intoxication fongique mais de l’espèce
ingérée.
Diagnostic
Y a-t-il empoisonnement par les champignons ? —
Telle est la première question que se posera le praticien
et qu’il résoudra facilement par les commémoratifs,
qui ne manquent presque jamais. Grâce â eux on
gagnera du temps et on évitera de prendre un empoisonnement
par les champignons pour un delirium
tremens, une fièvre typhoïde, une attaque de choléra,
etc.
E tan t donné qu’il y a empoisonnement par les
champignons, quelle est l'espèce coupable ? Pour ré pondre
â cette deuxième question on ne peut plus se
fier aux commémoratifs et le seul moyen d’arriver à
la vérité est la diagnose botanique. Il faudra donc
recueillir avec soin les débris des champignons, les
épluchures, les restes du plat, voire même les vomissements
et les déjections (tout au moins les premièm
res) qui pourront aider à établir cette diagnose de
l’espèce. On pourra, en effet, y retrouver, peut-être,
encore quelque morceau de champignon non digéré
et susceptible d’analyse et où, en tous cas, l ’on devra
toujours rechercher les spores au microscope.
A défaut de la détermination botanique exacte, on
pourra déjà faire un diagnostic différentiel entre les
empoisonnements par les diverses Amanites vénéneuses.
Nous avons déjà indiqué les différences symptomatiques
qui existent entre les empoisonnements par
Y Amanita bulbosa et YAmanita muscaria. Nous allons
les mettre en évidence par deux tableaux syndromi-
ques parallèles, en rappelant que YAmanita pantherina
se rapproche davantage de YAmanita muscaria
et que nous les réunirons synthétiquement dans un
syndrome.
SYNDROME MUSCARINIEN
[Am. muscaria, Am.
pantherina).
Incubation : 2 heu res.
Début : rapide, b ru y an t.
Symptômes : T roubles
g a s t r o - i n t e s t i n a u x
précoces.
Pas de rémission.
Anurie.
E x c ita tio n c éréb ro -sp inale.
In co o rd in a tio n motrice.
Délire (folie muscarinienne}
.
Troubles d’intelligence
e t de mémoire.
Guérison.
Durée moyenne de la
maladie : 1-2 Jours.
SYNDROME PHALLOÏDIEN
Am. bulbosa (A. phalloïdes,
mappa), etc.
Incubation : 11 h eu res.
Début : ta rd if, silencieux.
Symptômes : Tro u b le s
g a s t r o - i n t e s t i n a u x
ta rd ifs.
Rémission f r é q u e n t e ,
puis d o u leu r épigastrique.
Foie gros. Ic tè re possible.
Ilém o rrh ag ie s.
Anurie ou urines diminuées,
colorées.
Dép ression n e rveuse.
Ataxo-adynamie.
Stupeur.
In tellig en ce e t mémoire
intactes.
Mort.
Durée moyenne de la
m aladie : 2-3 jo u rs.
' , T'