
pétés avec détails les auteurs didactiques, et dont le
seul résultat a été d’inspirer aux lecteurs crédules une
fausse sécurité et d’entraîner par là même de nombreux
accidents.
Ce sont précisément quelques-uns de ces accidents,
causés par des champignons d’espèces différentes, et
dont nous avons eu connaissance, qui nous ont inspiré
le désir d’étudier la question et d’entreprendre
ce travail. Nous avons été frappé du petit nombre
d’écrits médicaux inspirés par un sujet d’un intérêt
pourtant si réel et si pratique. En dehors de quelques
traités spéciaux, déjà anciens, ou de livres presque
exclusivement botaniques, dans lesquels la partie
hygiénique et médicale ne constitue qu’un chapitre
recopié, nous ne trouvons guère, dans la littérature
française, qu’un travail sérieux mais déjà vieux de
plus de trente ans de M. E. Boudier, quelques a rticles
de dictionnaires et quelques thèses de médecine
(1). En revanche, de nombreux mémoires, notes
et observations disséminées dans les périodiques spéciaux,
pour la plupart plus botaniques que médicaux,
où les questions de chimie organique, d’observations
cliniques, d’expérimentation et de toxicologie sont,
pour ainsi dire, fragmentées et traitées avec plus ou
moins de détails et d’autorité.
Sans avoir la prétention d’apporter à la solution
de ces questions très intéressantes, mais trop complexes,
le résultat d’une expérience personnelle, il
nous a paru de quelque utilité, suivant les conseils
qui nous ont été donnés, de coordonner ces docu-
(1) Voyez Bibliographie.
ments épars, et de dresser tant bien que mal le bilan
de nos connaissances actuellement acquises sur l’empoisonnement
ou plutôt les empoisonnements par les
champignons. Dirigé, en ce qui concerne les questions
plus particulièrement botaniques, par les avis
d’un guide plus compétent que nous en mycologie
systématique (1), nous avons cherché à apporter dans
nos résumés et observations la précision qui fait trop
souvent défaut, éliminant de parti pris les relations
trop vagues et trop incomplètes.
Laissant de côté les questions de botanique pure
et de classification dont on trouvera l ’exposé dans
les ouvrages spéciaux, flores, iconographies, périodiques,
bulletins des sociétés Siivantes, etc., qui se
sont multipliés, surtout depuis un quart de siècle,
et ont tant contribué à la connaissance et à la vulgarisation
de la mycologie, nous nous bornerons aux
seules indications nécessaires pour l’intelligence de
notre sujet, et nous entreprendrons de résumer, avec
le plus de concision possible, les multiples travaux
de chimie relatifs à la composition des champignons
et à la recherche de leurs principes actifs. C’est de
ce côté, en effet, que se sont surtout portés les efforts
des expérimentateurs, et c’est par de nombreuses recherches
et expériences de laboratoire qu’on a cherché
à éclairer l’action physiologique et toxicologique
des champignons.
L ’analyse des observations d’empoisonnement par
les champignons, dont quelques-unes inédites, nous
permettra de dresser, dans un autre chapitre, le
(1) Le X. Gillot, d’Autun.