
f
elle-même, a été retrouvé par plusieurs élèves de
Kobert et considéré par eux comme une toxalbumine
tandis que d’autres (Le Dantec, Bourquelot en France)
lui refusent cette qualité cbimique.—■ Ce qu’il est essentiel
de savoir : c’est qu’elle représente un groupe toxico-
physiologique défini et spécial, relevant, de l’avis de
tous ceux qui l’ont étudié, de la désassimilation de
matières albuminoîdes. En conséquence de cette dernière
qualité, elle peut, comme l’a fait M. le professeur
Pouchet, être rapprochée des toxines microbiennes.
D’après ce qui précède, on peut établir que le problème
de la toxicologie des champignons vénéneux
(Amanites) se trouve aujourd’hui, en partie, résolu
dans le sens suivant :
1° A l ’Amanita bulbosa, (groupe phalloïdien),
appartient la production d’un principe toxique
albuminoïde mal défini chimiquement, mais qui lui
appartient en propre, la Phalline de Kobert.
2° A l'Amanita w.uscaria et kl'Amanita pantherina
(groupe muscarinien), appartient un alcaloïde toxique
bien connu chimiquement et qui se trouve avec
constance dans ces champignons la Muscarine de
Schmiedeberg.
3° Enfin il existe une série de corps très fantaisistes
dans leur apparition chez les champignons de tous
genres. Amanites et autres, et pouvant jouer un rôle to xique
accessoire, soit par eux-mêmes, soit par leur association
avec les autres principes délétères. Ce sont
des cholines, des cryptomaïnes (1) (Houdé) ou des ferments
tels que la tyrosine, etc.
(1) Nous avons esquissé la toxicologie
maines au chapitre précédent.
ce groupe de crypto-
Cï 11
-■ i, '■
Nous rappellerons, de nouveau, avant de poursuivre,
que sous le nom d’Amanite bulbeuse, Amanita
bulbosa de Bulliard, nous comprenons tout un
groupe d’espèces botaniques qui ne sont probablement
que des variétés de cette espèce largement comprise,
et qui en partagent, en effet, les propriétés vénéneuses
: Amanita phalloïdes, viridis, citrina, vene-
nosa, mappa, virosa, verna, etc. On les connaît sous
les noms à'Oronge-ciguë verte {A. phalloïdes), Oronge-
ciguë blanche (A verna) etc. Il faut y adjoindre les
Amanita recutita, porphyria, etc'., dans lesquelles la
phalline existe également, mais en moins forte proportion.
Nous allons étudier successivement :
1° La Phalline comme poison principal d'Amanita
bulbosa; 2° la Muscarine comme poison des Amanita
muscaria et pantherina ; et après avoir comparé
leur action physiologique à leur toxicité expérimentale,
nous pourrons discuter leur valeur réelle en connaissance
de cause.
I. P h a l l i n e . — Trouvé par Kobert (1) (1890) dans
une Amanite commune en Allemagne et dans les
provinces baltiques, l’Amanita phalloïdes F r. ou
Amanita bulbosa Bull., ce poison se retrouve dans
toutes les variétés de ce champignon, et dans toutes
aussi toxique. Il a été, en 1897, l’objet d’une étude
(1) Kobert. Conférence faite à la Société des naturalistes de Dorpat.
Berichte der Dorpater Naturfoscher, IX, 1891, p. 535. — Arbeüen des
pharmacologischen Institute zu Dorpat, 1091, publiés par R, Kobert,
Stuttgart.