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La dose mortelle est, pour les chats et les chiens,
un peu moins de 5 milligrammes par kilogramme
d’animal quand le poison est injecté dans les veines.
Quand le poison est introduit par la bouche, il va
de soi que (ainsi que cela a lieu pour le venin des serpents,
le poison du ricin et l’abrine) une partie, que
1 on ne saurait exactement apprécier, est éliminée par
la digestion et, par suite, ne joue aucun rôle dans
rempoisonnement.
Il nous paraît intéressant de rapprocher, ici, des
effets de la Phalline ceux qu’on obtient expérimentalement
avec les champignons où réside ce produit,
c’est-à-dire les champignons du groupe bulbeux ou
phalloïdien, soit que l’on ait opéré avec la plante elle-
même, soit qu’on en ait employé le suc dans des conditions
qui se rapprochent plus ou moins de l’empoisonnement
tel qu’il se produit chez l’homme.
Ces champignons sont très vénéneux. Un seul pied
peut causer la mort d’un homme. Dans un fait de
Handford, par exemple, un homme robuste a succombé
après avoir ingéré 100 grammes d’Amanita
phalloïdes (poids de deux ou trois pieds). Sa fille âgée
de 3 ans, mourut après avoir mangé seulement la moitié
d’un même champignon (Sanitary Record, 1880,
d’après le D“ Richardière, Traité de médecine, Charcot,
Bouchard, etc.. Intoxications, chap. VI, Champignons
alimentaires, t. II, 1892, p. 657.) Un jeune
chat qui n ’avait fait que ronger un morceau d’Ama-
nite bulbeuse, en est mort au bout de cinq jours (F.-
S. Cordier, Les Champignons, 4” édit., Paris, 1876,
p. 161.)
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Les herbivores, lapins, cobayes, etc., sont plus
résistants que les carnassiers lorsque le poison est
introduit par l’estomac. Aussi pour expérimenter les
eilèts du champignon, il faut toujours se servir du
chat ou du chien.
Le D” Paulet (Trafié des champignons, II, p. 336,
expérience IV), prit deux pieds d’Amaniia bulbosa
c’est-à-dire une dose déjà forte), les réduisit en pâtée
avec du pain et de la viande et les donna à un chien.
Aucun effet pendant onze heures ; au bout de ce
temps, le chien a commencé à vomir. Quelques
heures après il rendit des excréments blanchâtres et
se mit à trembler sur ses pattes. Au bout de 16 à 17
heures il s’est couché, n’a rien voulu prendre et présenta
des mouvements convulsifs et du hoquet. Il
semblait qu’il éprouvait par intervalles des douleurs
poignantes qui le faisaient frissonner; enfin il s’est
assoupi. La respiration était lente; il y avait refroidissement
et insensibilité des extrémités. L’animal
éprouvait de temps en temps des secousses convulsives.
La déglutition était libre. Si on lui faisait
prendre du vinaigre il revenait à lui un peu, se réveillait
mais retombait bientôt dans le même état. Enfin
vers la trentième heure (20 heures après le début) les
battements cardiaques diminuèrent vite et il mourut.
A l’auiopsie on trouva les plis de l’estomac marqués
de points rougeâtres. Il y avait encore des rougeurs
livides répandues d’espace en espace tout le
long des intestins« comme celles qu’on remarque sur
la peau des scorbutiques. » La tunique externe des intestins
restait seule, il y avait érosion des tuniques
intestinales internes.