
déjeuner. Il les tro u v e excellents. P e rso n n e que lui n ’en
mange dans la maison.
Dans l’après-midi e t dans la soirée il vaque à ses occup
a tio n s. Le soir il mange comme d’h ab itu d e e t se couche
san s avoir rien re ssen ti de p a rticu lie r, mais à 3 h eu res du
matin — 14 à 15 heu res ap rès l’ingestion, — il e s t p ris de
vomissements qui d u ren t ju sq u ’à 6 h eures.
Le médecin ordonne un lav em en t p u rg a tif. L es selles
so n t nombreuses et fétides. P e n d a n t la jo u rn ée du v endredi,
suffocations, c rampes douloureuses.
Le vendredi soir le m alade semble éprouver quelque so u la gement
; mais les étouffements continuent. Dans la n u it de
vendredi à samedi, v e rs 2 heu res 1/2 à 3 heu res, sueurs
froides, re fro id issem en t des ex trémités. On envoie ch e rch e r le
médecin ; mais le malade a u ne syncope e t m eu rt en quelques
in s tan ts (p a r p a raly sie du coeur).
Dans l’en to u rag e de M. D... on d é sira savoir quelle é ta it
l’espèce du champignon qui a v a it causé l’accident. Le client
en rap p o rta quelques uns e t l ’un de ceux-ci fut p ré s en té à
M. E. Bourquelot qui n ’eu t pas de peine à re co n n a ître
l’Am anita phalloïdes.
OBSERV AT ION XVII.
Empoisonnement par l’Amanita verna Fries.
(G R oumeguère. Récents accidents causés à Toulouse par l’emploi
de l’Oronge blanche, Revue myc., IX , 1887, p. 33.)
I. — Marty, chauffeur-mécanicien à l’usine de la» Nouvelle
Fo n c ière T o ulousaine », homme de 32 an s, ro b u ste et
jo u is s a n t d’une bonne sa n té , m angea avec sa femme, le
6 octobre 1886, au souper, des champignons qu’il avait
ram a ssés peu d ’heu res a v an t dans les b o squets du voisinage
de l’usine, su r la p ro p rié té de M. S ab a tié de la Cipière.
L e s champignons qui é ta ien t VAmanite bulbeuse (Am.
v e rn a F .) firent exclusivement le menu du rep as. Le
chauffeur p o rta de ces mêmes champignons p rép a ré s à son
a te lie r où un service de n u it l’a p p e la it. Vers une h e u re du
matin il m angea de nouveau son mets de p réd ilec tio n , qu ’il
p a rtag e a avec un c amarade de trav a il, Je a n T e rre t. C’e st
vers 3 heu res du matin que Marty éprouva des ve rtig es, puis
des coliques et un douloureux besoin de vomir. L e s efforts
in c e ss an ts et sans ré su lta ts d’év acu atio n d u rè re n t ju sq u ’à
6 heu res, moment où on tra n sp o rta le m alade à son domicile.
Marty r e s ta p en d an t s ep t jo u rs en proie aux souffrances les
plus aiguës vom issan t san s cesse. Les év acu atio n s du
q u a trièm e e t cinquième jo u rs p lu s lab o rieu ses que celles du
déb u t de l’indisposition et suivies de p ro stra tio n , q uelquefois
de tremblements, de défaillances e t d ’an é an tiss em en t
complet des facultés. Le m alh eu reu x ou v rier succomba à
la fin du septième jour.
II. — L a femme Marty n ’e s t pas morte. E lle a éprouvé
c ep e n d an t, quoique à un degré moindre, tous les accidents
n e rv eu x p a r lesquels a v a it p a ssé son mari. E lle n ’av a it
mangé qu’une q u an tité re la tiv em en t peu considérable de
champignons. Les v e rtig e s a lte rn a ien t chez elle avec les
efforts pour vomir. L ’in te llig en ce é ta it compromise dès le
prem ier malaise, et ne d ev ait ê tre ré tab lie de si tôt! Une
so rte d ’engo u rd issemen t g énéral, le tro u b le de la vue, l’in différence
ga rd ée pour l’é ta t du moribond, d u rè re n t p lu sieu rs
jo u rs, plusieu rs semaines même. L ’a b a ttem en t finit p a r
cesser. L a malade finit p a r rep re n d re l’usag e de ses mouvem
ents e t de la p a role, mais elle re s ta trè s longtemps clans
c et é ta t d’indifférence voisin de l’idiotisme qu ’elle av ait
d ev an t son mari moribond. Il d u ra it encore plus d’un mois
après.
III. — Je a n T e rre t, âgé de 28 ans, e st l’o u v rier qui de
veillée avec le chauffeur Marty à l’usine de la Nouvelle
Fo n c ière , p a rtic ip a au second rep as des champignons que
ce de rn ie r fit à une heu re du m atin. L es p rem ie rs symptômes
de l’empoisonnement ne se so n t manifestés chez T e rre t que
40 h eu res après l'in g e stio n . Il av ait mange sep t à h u it
morceaux, p eut-être bien sep t ou h u it champignons a-t-on dit.
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