
nous inspirent quelque doute et nous obligent à faire,
comme M. le docteur Max. Cornu, professeur au
Muséum, toutes réserves sur leur interprétation (1).
La titubation est un phénomène fort habituel qui
se présente en premier lieu avec les vertiges (obs.
XVIII, 2). Le malade a peine à tenir son équilibre.
Sa démarche est incertaine et vacillante (obs. XXII,
2). A l’instar d’un homme ivre (obs. II), il ne peut
regagner son domicile qu’avec la plus grande difficulté
(obs. IV, XXI), et tombe quelquefois sans pouvoir
se relever.
L ’incoordination des mouvements est, avec les
éblouissements, les vertiges, une des causes principales
de cette titubation. Très fréquente, elle est assez
prononcée, parfois, pour empêcher le malade de se
livrer à ses actes habituels. Elle se montre pour tous
les membres, inférieurs ou supérieurs, et il semble
y avoir perte du sens musculaire. Le but échappe au
désir de l’acte.
Cet état d’ataxie est souvent accompagné de tremblements.
Les membres secoués par un tremblement
spasmodique (obs. VII), exécutent parfois des mouvements
choréiformes (obs. XX, 1). Cn a même
signalé une trémulation générale du corps (obs. XXII,
XXVI, 2).
Les convulsions peuvent aussi exister comme symptômes
importants, partielles ou générales, cloniques
ou toniques et donnent au tableau clinique des aspects
divers (obs. V II; V III, 1). Le hoquet signalé fré-
(1) Max Cornu cité par G. Roumeguère in Rev. Myc. de Fr., 6® année,
1884, p. 169.
quemment peut durer longtemps et devenir intolérable
(obs. XV). Le spasme pharyngé est observé surtout
au début. Il peut empêcher la déglutition et
amener l'écoulement de la salive au dehors (la sia-
lorrhée abondante n’est guère observée chez l’homme).
A la période de collapsus même, le spasme intestinal
peut amener des évacuations involontaires ou causer,
encore, des coliques et des épreintes douloureuses
sans résultat.
Le trismus est aussi un symptôme fréquent (obs.
VII, V III, XXV), et la langue prise entre les dents
peut être blessée (obs. XIV). Le corps entier peut
encore entrer en convulsions toniques d’emblée et on
observe alors une raideur générale simulant un vrai
tétanos qui peut durer assez longtemps (obs. VIII).
Les contractures se montrent à toutes les périodes
de l’empoisonnement. On a souvent affaire à des
crampes très douloureuses (obs. XVI, XVIII), accompagnant
les phénomènes intestinaux et imprimant
à la maladie, dans ces cas, un aspect cbolériforme
(obs. XV). On a signalé du torticolis (obs. XX, 1),
On a vu les membres inférieurs en extension complète,
mais nous n ’avons retrouvé, nulle part, la
recherche des réflexes tendineux, patellaires ou autres.
Plus souvent les membres sont rétractés (obs. VII),
les jambes étant fléchies sur les cuisses et celles-ci
sur l’abdomen. Cette rigidité disparaît lorsque, surtout
avec Amanita bulbosa, on voit apparaître les
symptômes de dépression nerveuse.
L ’adynamie est un des phénomènes tardifs, mais
des plus constants. Tous les malades en sont atteints