
sont tardives, et ce fait signale avec l’Am. bulbosa, les
cas les plus graves. Les premières sont jaunâtres alvines,
très douloureuses et se font remarquer par
une fétidité extrême signalée par tous les auteurs
(obs. XV, XVI). Les matières peuvent renfermer des
débris de champignons et le microscope y révéler
l’existence de spores non altérées. Il ne faut plus
compter beaucoup sur cet examen lorsqu’on opère
avec les évacuations les plus tardives qui sont aqueuses,
muqueuses, séreuses (XVIII, 1). Leur quantité
est alors minime mais leur fréquence de plus en plus
pénible avec des défaillances (XVII ; XVIII, 2).
Elles s’accompagnent à la fin de fièvre symptomatique
de lésions inflammatoires. A u n stade plus avancé
elles deviennent sanguinolentes et enfin même hé-
morrhagiques. Ces diarrhées cholériformes ou dj'sen-
tériformes s’accompagnent de soif extrême et de
crampes très douloureuses sur lesquelles il est beaucoup
insisté dans nombre d’observations (XV ;
X V III, 2 ; XXVII).
Les troubles hépatiques en général peu étudiés
sont très importants à connaître. Ils existent plus ou
moins dans les empoisonnements par champignons,
comme toutes lés fois qu’il s’agit d’une intoxication
intestinale, mais ils semblent occuper une place primordiale
dans leseas d’intoxications p a ri’Am.ôulfoosa.
Nous les étudierons dans cette forme particulière
d’empoisonnement où le foie présente une réaction
considérable. On le trouve, en effet, dans les autopsies,
gros et très congestionné quand la mort est précoce;
volumineux, ramolli, jaunâtre, quand le décès
n ’arrive qu’après plusieurs jours. Pendant la vie ces
troubles hépatiques se manifestent, comme symptômes,
par un foie gros, douloureux, de l ’ictère et des urines
foncées. La douleur hépatique pongitive, en ceinture,
s’établit vite et ne fait que s’accroître. Au bout de
quelques heures la percussion donne une matité hépatique
augmentée quelquefois très étendue; la palpation
très douloureuse (obs. XVII, 3.) devient difficile
à cause de la défense musculaire : le malade
immobilise son côté dans le décubitus latéral ramenant
en rétraction ses membres inférieurs. L ’ictère, signalé
par beaucoup d’auteurs, ne doit pas être regardé
comme une simple complication (Planchón, Th. p. 191)
au même titre que l’urticaire, l’acné ou l’amygdalite.
C’est au contraire un signe de grande valeur. Signalé
assez souvent (obs. XVII), il n’apparaît pas toujours,
probablement parce que l’acte a été trop court et que
le décès ne lui a pas laissé le temps de faire sa poussée
du côté de la peau. Dans certains cas, on a signalé
un ictère précoce, dans d’autres simplement du
subictère aux conjonctives. Les urines sont presque
toujours, dans les observations, indiquées comme
brunes, hautes en couleur, foncées, etc... Il faudrait
chaque fois rechercher, par la méthode de Gmelin,
la réaction des pigments biliaires.
Les troubles nerveux graves n’appartiennent guère
qu’aux Amanites vénéneuses. Dans les empoisonnements
par d’autres champignons ils font complètement
défaut; en tous cas, ils ne sont jamais très sérieux
et ne se montrent guère qu’à titre tout à fait secondaire
ou comme réflexes liés aux accidents gastro-in