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fu ren t soumis à l’examen de M. Morellet, p harmacien de
1'“ c lasse à Valence, e t de M. le professeu r E. Bourquelot,
p harmacien en ch ef de l’hôpital Laënneo, qui n ’h é s ita pa s à
y reco n n a ître V Am a n ita ph a llo ïd e s, v a rié té de l’Amanita
bulbosa de Bulliard, e t l’un des plus vénéneux de tous.
L ’affaire venue au trib u n a l co rrectionnel de Valence, à la
d a te du 21 décembre 1899, e t le ju g em en t rendu h u it jo u rs
ap rès, condamna le sieu r X... à quinze jo u rs d ’emprisonnement,
pour homicide p a r imprudence. »
Cette observation, pour la rédaction de laquelle
nous adressons nos remerciements empressés à M . le
D'' Riory, est d’autant plus intéressante que c’est la
première fois, croyons-noüs, qu’un jugement et une
condamnation sont intervenus en semblable matière.
I I . A M A N I T A M U S C A R I A .
O BSERV AT ION XX.
Empoisonnement par Amanita muscaria.
CD® E. V adbot, de Saiat-Didier-sur-Arroux, th. de Paris, 1894, n» 97,
obs. III.)
Un cas d ’empoisonnement a ssez rema rq u ab le , p a r quelques
p a rticu la rité s, se fit o b server su r deux so ldats qui av aien t
mangé des champignons (fausse-oronge) à leu r déjeuner.
Ils fu ren t a tte in ts p re sq u e en même temps, e t, dès l’in v a sion
un délire gai se manifesta.
I. — Chez l’un su rto u t il y av a it une g ran d e loquacité, et,
en même temps, fortes convulsions des muscles de la face et
du cou, p a rticu liè rem en t du côté droit, ce qui fa isait incline
r la tê te su r l’épaule droite. Il e x is ta it en même temps des
mouvements successifs de flexion e t d ’extension des e x tré m
ités in férieu re s sans que la p ro g ressio n en fû t empêchée ;
d’où il ré su lta it des mouvements singuliers d’ab aissem en t et
d’élévation ; le malade se p rom ena ainsi quelque tem ps en
d éb itan t gaiement une infinité de propos in co h é ren ts e t sans
liaison. A cet é ta t, qui d u ra p lu s d’une demi-heure, succéda
un calme qui fu t troublé p eu de temps après pa r des n ausées
e t un malaise général. Le ta r tr a te antimonié de p o ta s se fut
adm in istré et prod u isit beaucoup d’effet; on fit de suite boire
au malade un peu de vinaig re avec de l’eau pour dissiper la
stu p eu r ; il y av a it toujours une g rande confusion dans le
ju g em en t, e t un délire ta c ite qui d u ra le re s te 'd e la journ ée .
L a n u it se p a ssa dans le calme e t la tran q u illité . Le len d e main
le malade ne se ra p p e la it pa s avoir été indisposé,
mais il cro y ait avoir fait un voyage,
II. — Le deuxième malade d é lira un in s tan t, mais b ien tô t
sa gaieté fu t changée en souffrances, il éprouva de l’anxiété
et une douleur trè s forte à la région épig a striq u e, de l ’oppression,
de la défaillance ; le vomissement fut sollicité au moyen
de l’eau chaude e t de ch ato u illem en t d ans la gorge : diminution
des douleurs, mais faiblesse extrême, ten sio n douloureu
se du b a s -v en tre , physionomie trè s a lté ré e , pouls p e tit,
d imin u é ; déjections a lvines, muq u eu ses, ja u n â tre s , avec té nesme
e t douleurs. L e malade fu t p o rté à l’h ôpital où il se
ré ta b lit au moyen de lav em en ts e t de boissons convenables.
I ,
r:
OBSERVATION XXL
E m p o iso n n em en t p a r l’A m a n ita mu sca ria .
(J. R oques, Histoire des Champignons, 2® édit., Paris, 1841, p. 315.)
L a F au ss e -O ro n g e a empoisonné p lu sieu rs p e rso n n es de
V e rsa ille s dans les premiers jo u rs d’octo b re de l’an n ée 1840.
M. George, officier-comptable à l'h ô p ita l m ilitaire de V e rsa
illes, av ait cueilli de ces champignons dans les bois de
G o uart. M‘"® George les p ré p a ra elle-même avec de 1 huile
d’olive, du poivre et du sel, ap rès les av o ir lav é s à p lu sieu rs