
C H A P IT R E V III
Traitement.
Le premier soin du médecin dans un cas d’empoisonnement
par les champignons, doit être évidemment,
d’en débarasser complètement les voies digestives.
En conséquence, il faut savoir respecter les évacuations
du début, vomissements ou selles et ne les
combattre que si elles se montrent trop prolongées,
alors qu’elles ne sont plus alimentaires, mais signes
d’irritation intense (vomissements muqueux, selles
glaireuses, etc.).
On devra favoriser ou provoquer les vomissements
par tous les moyens possibles; émétique, ipéca, etc.,
et mieux injections d’apomorphine. La sonde stomacale
à l’occasion pourra servir à vider et à laver
l’estomac.
En même temps qu’on administre les vomitifs, ou
bien encore, quand, les accidents durant depuis
longtemps déjà, il est probable que le corps du délit
est passé dans l’intestin, il faut évacuer celui-ci à
l’aide de lavements ou de purgatifs. Si l’inflammation
est vive on préférera les purgatifs huileux ou
salins aux éméto-cathartiques. Ce choix du purgatif
reste, d’ailleurs, une question d’opportunité thérapeutique.
On emploiera les lavements soit à titre purgatif,
si l’intolérance stomacale l’exigeait, soit comme
lavage de l’intestin.
Il faut purger toujours et quand même. C’est une
recommandation qui s’applique à toutes les formes
des empoisonnements par les champignons.
On instituera ensuite un traitement symptomatique
pour lequel la connaissance exacte du poison sera
d’un grand profit. Il est évident, par exemple, que si
on doit lutter contre la violence de l’inflammation
gastro-intestinale causée par les Lactaires, Russules,
etc., de grands lavements émollients, laudanisës etc.,
seront indiqués et devront être répétés.
Quand il s’agira des Amanites bulbeuses on aura
surtout à lutter contre les phénomènes dépressifs. Il
faudra recourir, en ce cas, aux stimulants diffusibles:
éther, acétate d’ammoniaque, café, sérum artificiel,
frictions, etc.
Avec les Amanites à muscarine il faudra diminuer
l ’excitation cérébro-spinale à l’aide des calmants :
chloral, opium, etc.
Dans les deux cas, les évacuations ayant été
aiTectuées, bien entendu, on favorisera l’élimination
du poison absorbé par l’organisme (diurétiques divers,
théobromine, injections de caféine, de spartéine etc.,