
quelquefois de somnolence et toujours un peu d’anxiété
à la région épigastrique. Le malade inquiet,
agité, éprouve un sentiment de malaise indéfinissable
avec des troubles sensoriels légers, bourdonnements
d’oreilles, éblouissements, etc., prélude d’un trouble
général des fonctions organiques importantes, trouble
rapidement progressif et constituant l’empoisonnement.
2° Période d’état. — Une fois établi, l’empoisonnement
par les champignons vénéneux se présente à
l’observateur, ainsi que nous l ’avons déjà dit, avec
deux grands groupes de symptômes cliniques : les uns
digestifs, les autres nerveux. Les phénomènes qui
leur appartiennent, se succèdent généralement dans
l’ordre où nous venons de les indiquer. Ils peuvent
encore coexister, évoluer parallèlement ou se montrer
séparément, etc.
Nous décrirons d’abord les symptômes gastro-
intestinaux, puis les phénomènes nerveux et, à leur
suite, ceux qui peuvent affecter les appareils circulatoire,
respiratoire, urinaire, etc.
Les troubles des voies digestives, dans les cas les
plus nombreux apparaissent les premiers et se traduisent
surtout par des nausées, douleurs de ventre et
d’estomac, des vomissements et de la diarrhée.
La région épigastrique devient le siège de sensations
pénibles et persistantes, de douleurs gravatives
plus ou moins irradiées à l’abdomen avec météorisme,
dilatation d’estomac (obs. XV, 3) ou rétraction du
ventre.
La maladie débute par une sensation do chaleur
ardente au creux de l’estomac (Orfila), (obs. XVIII, 2)
avec quelques vertiges et nausées. Des efforts de
vomissement se manifestent, la soif est vive, la gorge
devient sèche, serrée, la déglutition pénible. Le malade
en proie à une vive anxiété se croit près de suffoquer
et se couvre de sueurs froides (obs. XVIII, 1).
La physionomie s’altère et pâlit. Alors, surviennent
les vomissements. Ceux-ci calment momentanément
les douleurs gastriques du début qui peuvent même
disparaître de la scène. L ’action de l’Am. muscaria
se borne souvent au point de vue digestif à ces seules
douleurs gastriques. D’autres fois, loin de disparaître
à la première phase de l’empoisonnement, celles-ci
peuvent s’accentuer de plus en plus. Quand il s’agit
d’Am. bulbosa on les voit au bout d’un certain temps
prendre une intensité nouvelle (obs. XIV) et un
caractère particulier, et si des vomissements se produisent
encore à ce moment ils les exagèrent (obs.
XVIII, 2). Ce sont alors des douleurs épigastriques
aigües(obs. V.), pongitives, constrictives, provoquant
les cris et l’agitation, s’augmentant par la palpation
gastrique et hépatique, p a rla respiration et tout effort
quelconque, s’irradiant aux hypocondres et vers les
lombes (douleurs en ceinture (obs. I), rachialgie, etc.)
et s’accompagnant souvent de soif et d’intolérance
stomacale. La région épigastrique est très douloureuse,
la moindre palpation est insupportable, mais
cette intensité de souffrance ne se montre qu’à une
période relativement avancée ; c’est alors que la percussion
dénote un gros foie en même temps que se révêI
II