
tant phis importantes qu’en outre de l’acuité des
symptômes gastriques et abdominaux et de l’ensemble
nettement chlolériforme des empoisonnements par
Lepiota helveola, la lenteur de l’incubation, le début
insidieux des accidents, leur rémission intermittente,
la dépression nerveuse ataxo-adynamique et, enfin,
dans un cas, chez un enfant, il est vrai, la terminaison
par la mort, rappelle surtout le symdrome palloï-
dien que nous avons décrit plus haut. Le Lépiote en
question renfermerait-il un principe toxique analogue
à la phalline? C’est une recherche à faire que nous
recommandons tout particulièrement aux chimistes
mycologistes.
Il est heureux, toutefois, que la taille médiocre, plutôt
petite du Lepiota helveola, et sa rareté relative, ne
donnent ]>as lieu plus souvent à de semblables expériences.
Nous nous sommes étendus avec d’autant plus de
raison sur cette espèce, que primitivement décrite et
figurée dans le Midi, Italie, Provence, par Bresa-
dola (1), elle a été récemment retrouvée à la fois dans
l’ouest de la France (Ch. Ménier), et dans notre ré gion
de l’est, à Saint-Emiland, près Autun (D® X.
Gillot, 1893), où elle a semblé avoir été introduite
avec des plants de vigne de provenance méridionale.
Elle est d’autant plus à signaler que le Lepiota procera,
ou Colemelle, ordinairement très abondant aux
environs d’Autun, y est consommé par les paysans en
très grande abondance.
(1) Bresadola, iu n g i Tridmtini, I, p. 25 et pl. XVI, fig. 2.
P l e u r o t e s .
Les Pleurotes, ainsi nommés de leur pédicule
excentrique, renferment des espèces, pour la plupart,
comestibles, Pleurotus osCeatus, salignus, et surtout
l’Agaric du Panicourt, Pleurotus Eryngii, très recherché
et vendu sur tous les marchés de Bourgogne. Il
est une espèce, cependant, qui passe pour malfaisante,
« dont la fréquence dans les environs de Montpellier
est la cause d’accidents, non mortels il est vrai, mais
souvent assez graves. » (Planchon, Thèse, p. 209).
Déjà Michel! (Nova plantarum genera juxtà Tour-
nefortii methodum disposita, Florence, 1729), avait
publié une observation que rapporte Paulet floc. cit.
I, p. 352): « Je fis remettre un jour à un peintre
chargé de les dessiner, des Olivi (Pleurotus olearius).
Séduit par leur belle apparence, il s’empresse de les
faire cuire dans une poêle à frire et de les manger
avec sa mère, qui était plus que sexagénaire. Or,
deux heures après ce repas, ils étaient pris de violentes
coliques. Ce ne fut pas sans peine qu’ils parvinrent
à s’en débarrasser, l’un buvant de l’huile,
l ’autre prenant de la thériaque. »
Planchon rapporte le fait suivant, plus récent et
mieux observé.
OBSERV AT ION XXXV
Empoisonnement par le Pleurotus olearius.
(D® L. P l a n c h ó n , thèse de Montpellier, 1883, p. 209.)
« En octobre 1882, la femme X ..., ses tro is enfants, une
voisine e t un voisin, d em eu ran t à Montpellier, m angent,