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si, à l’instar de Prévost, de Genève (1), on injecte
de la muscarine dans le bout d’une branche périphérique
de l’artère mésentérique correspondant à cette
même portion d’intestin isolé, on voit cette injection
J produire des contractions vermiculaires. Les contractions
intestinales so n t, du reste, très nettes dans
les expériences. Le côlon est la partie de l’intestin
qui se contracte le plus fortement. L ’estomac lui-
même se contracte. Le rectum est le point qui subit
le moins cette influence du poison (L. Planchon, loc.
cit., p. 207).
Pour liogyes et Klug, il y a augmentation de l’excitabilité
des muscles striés par action directe de la
muscarine sur ces muscles; les muscles d’une patte
de grenouille, après ligature de l’artère iliaque, sont
moins excitables que ceux du côté opposé. Ce dernier
fait explique que des doses très fortes ou prolongées
produisent l’épuisement musculaire.
A propos des muscles lisses, les uns admettent
qu’il y a diminution de leur excitablité (Schmiedeberg),
d’autres que « tous les organes à muscles
lisses, y compris la rate, sont à l’état de contraction
tétanique. » (Beaunis, loc. cit.). Les différences doivent
relever surtout des doses diverses utilisées.
Comme avec la fève de Calabar, toutes les sécrétions
sont augmentées et surtout les sécrétions sali-
vaires et lacrymales, fait qui pourrait servir de caractéristique
dans l’empoisonnement par YAmanita
(1) Prévost. Comptes rendus de l’Ac. des Se., 20 mai 1876.
(2) Hogyes et Klug. Arch. f. Experim. Pathol. Ph^rm., t. XIV, 1882,
p. 113.
muscaria (Le Dantec). Prévost incisant le duodénum
chez des chiens et injectant quelques milligrammes
de suc d’Amanita muscaria dans la veine jugulaire, a
constaté que « la bile, dont l’écoulement était faible
avant rinjection, s’écoulait à flots après. » La sécrétion
pancréatique était aussi notablement augmentée.
Quant à la sécrétion urinaire après avoir produit une
exstrophie artificielle chez un lapin, il nota la diminution
de l’écoulement par les uretères. Rappelons
que l’anurie se trouve signalée dans les empoisonnements
de l’homme par l’Amaniia muscaria et par
Y Amanita panthex'ina pendant toute la durée de l’accident
qui se termine ordinairement par polyurie.
Les hypersécrétions relèvent des troubles vaso-moteurs.
La. section du nerf lingual ne supprime pas la
salivation.
Les troubles vaso-moteurs manifestés par ces
hypersécrétions et par l’hypervascularisation congestive
du système cérébro-spinal ou intestinal prouvée
par les autopsies (Chouet et Pélissié, Planchon, etc.)
sont dus à la paralysie des centres vaso-moteurs.
C’est la conclusion des expériences d’Hogyes et Klug
confirmant l’opinion déjà émise par Schmiedeberg (1).
Lorsqu’on injecte dan.s les veines d’un chien une solution
de muscarine naturelle, on voit la pression sanguine
s’abaisser d’abord pour remonter bientôt au-
dessus de son point de départ (Planchon, loc. cit.,
p. 207), à mesure qu’augmente la dose. Ce qui domine
(1) Schmiedeberg. Remarques expérimentales sur l’action de la mus-
carine. Ârch. fu r experim. Path.und Pharm., t. XIV, 1870, p. 376.