
complète par Kobert, professeur à Dorpat (Rassie)
dans son Traité des intoxications [l), et nous étudierons
d’abord son mode d’action toxique puis son
action dans les recherches expérimentales sur les animaux,
d’après l’article de Kobert traduit par le
D'' R. Ferry (2). (Revue mycologique, XIX, 1897,
p. 121).
La phalline est une toxalbumine pour Kobert ; elle
n ’en est pas une pour Bourquelot, car la cuisson ne
paraît pas en altérer la toxicité. Elle n’est en tout cas
identique ni avec là muscarine, ni avec l’acide helvellique,
principe toxique des Helvelles (3), ni avec
les ferments solubles toxiques ou mycozymases (4). La
cuisson et la dessication sont sans grande action sur
elle, ce qui explique la grande toxicité constante
d’Amanita bulbosa, qui en contiendrait jusqu’à 1 %
à l ’état desséché (5).
La phalline produit la dissolution à un degré
excessif, des globules rouges du sang, et cette action
se manifeste encore avec le poison dilué en solution
de 1/125,000. Cette dissolution des globules détermine
la polycholie avec toutes ses suites, l’apparition
de l ’hémoglobine et de ses produits de décomposition
dans le sang et l ’urine, et de multiples coagulations
du sang par la mise en liberté du ferment agissant
(1) Kobert, Lehrbuch der Intoxicationen, Sttutgart, 1897, p. 457.
(2) la Phalline, par M. le professeur Kobert, de Dorpat (Russie).
Traduction du D® R, Ferry, Rev. myc., XIX, 1897, n» 76, p. 121.
(3) Bobm et Kulz. Ueber den gifUgen Berlandtheü des essbaren mor-
chel. Helvella esculenta, 1885.
(4) Dupetit. Pharm. journal and Transaction, 1889.
(5) Kobert. Pilzgifte. Pharmaceutische Post. XXV, 1892, p. 501,
sur lafibrine, et, comme conséquence, de graves tro u bles
nerveux. C’est donc avant tout un poison héma-
tique des plus énergiques, comme on peut le voir
d’après le tableau ci-dessous dressé par Kobert.
Table de dissolution des globules du sang de boeuf,
étendus au 100“ avec la solution physiologique de sel
marin, sous l’iniluence de divers poisons :
Ph a llin e (Ag. p h a llo ïd e s ) ...................................... 1 : 125.000
P a r i l l i n e c rista llisé e de Scliultz (Paris quadrifolia).. 1 : 125.000
Cyolamine(Cyclamen europæum) 1 : 100.000
Digitonein (Digitalis p u rp u rea ) 1 : 100.000
Digitonin id. 1 : 80.000
Solvine (huile de r ic in ) .......................................... 1 : 5.000
T h au ro ch o la te de soude (acide laurocholiquc de la Mie). 1 : 600
Carbonate de so u d e ................................................. V ■ 70
Hy d ra te de c h lo ra l................................................... 1 : 20
E th e r ............................................................................. i : U
Voici quel est le procédé employé par Kobert pour
établir ces comparaisons, et qu’il nous semble intéressant
de faire connaître ici :
1“ La liqueur d’épreuve contenant les globules de
sang étendu au centième avec une solution physiologique
de sel marin se prépare comme suit :
San g de boeu f défibriné, c’est-à-dire ne co n te n an t que les
globules e t le s é rum .................................................... 1 p a rtie .
Solution physiologique de sel de cuisine . . . . 99 —
100 —
L a solution physiologique de sel marin se compose de :
E a u d istillé e ............... 1.000 grammes.
Chlorure de sodium. 7 gr. 5.
2“ D’antre part, on dissout un poids connu de poi-
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