
dans ses trois ou q u a tre mètres su p é rieu rs, d’une boiserie
de soutènement en peuplier, on s’a p e rçu t que les vieux bois
é ta ien t co u v erts de champignons, et que la nappe liquide
d isp a ra iss a it sous une couche de p o u ssière noire. On consu
lta M. Ormezzano, de Marcigny, à double titre d’e n tre p
ren eu r de co n stru ctio n s e t de b o tan iste , e t celui-ci, suffisamment
v e rsé en mycologie, re co n n u t sans h é sita tio n , dans
les champignons dont les touffes g a rn is sa ien t l’in té rieu r du
pu its, VHijpholoma fasciculaire F r ., e t pen sa imm éd ia te men
t qu ’il p o u rra it bien ê tre la cause de la maladie. En
effet, le p u its fut in co n tin en t vidé e t curé, les boiseries détru
ite s e t remplacées p a r une maçonnerie, et peu de jo u rs
ap rès tous les malades é ta ien t complètement remis. Il ne
p a ra ît donc pas d outeux que Yllypholoma, p a r ses spores
tombées en couche dense à la surface de l’eau, et p ro b ab le men
t au ssi p a r la m ac éra tio n de tissu s fongiques vieillis et
décomposés, n ’a it été la cause d’un v é ritab le empoisonnem
en t à symptômes de g a stro -en térite.
P r a t e l l e s oü P s a l l io t e s .
Il s’agit ici d’une espèce de champignon très voisine
de l’excellent champignon rose ou champignon
de couches, Pratella campestris, dont elle diffère par
son stipe plus élancé, son chapeau d’un blanc pur
moins pelucheux, et la coloration d’un jaune vif que
prend la chair du chapeau quand on froisse l ’épi-
derme, et surtout la base du pied à la coupe.
Dans une étude sur les champignons consommés à
Nantes en 1876, sous le nom de champignons roses,
Gaston Genevier trouva cinq espèces distinctes de
Y Agaricus {Pratella) campestris, parmi lesquelles une
forme qu’il n o m m a Agaricus xanthodermus G. Genev.
champignon rose, qui depuis a été signalé dans
d'autres localités, notamment dans le département de
ïÿ -
P l i
Saône-et-Loire, à Autun (D'' X. Gillot et Lucand,
Catal. champ, sup., S.-e t-L ., p. 248.)
Ce champignon qui, d’après Genevier lui-même,
n’est probablement qu’une variété de Pratella silvicola
Vitt. croît habituellement sous les sapins et semble
doué de propriétés suspectes. « Cette plante, dit
Genevier, est d’une digestion difficile et peu agréable
au goût. Souvent employée impunément, elle occasionne
fréquemment des indigestions. L’automne
dernier, en 1875, il y en a eu, à notre connaissance,
trois cas à Nantes, dont un a présenté de sérieux
accidents. » (G. Genevier, Bull. Soc. Botan. de
France, XXIII, 1876, p. 32.)
Un cas analogue a été observé à Autun même.
O BSERV AT ION XL.
Em p o iso n n em en t p a r VAgarieus xa n th o d e rm u s Oenev.
D®X. G i l l o t , Revve mycologique,11, 1886, p. 88.
L e 30 ju ille t 1879, j ’étais appelé en to u te h â te aup rès d ’un
client, M. R ..., dont la famille, composée de q u a tre p e rsonnes,
v en a it d’ê tre prise , peu de temps ap rès le rep as,
d’acc id en ts assez grav es : vomissements puis coliques, d ia rrh
é e , su eu rs froides, faiblesse et ra le n tis sem e n t du pouls,
lypothimies, etc. L ’idée d'un empoisonnement me v in t imméd
iatem en t à l’e sp rit, e t j ’ap pris en effet que le mets p rincipal
du rep as a v a it consisté dans un p la t copieux de champignons.
J e me fis p ré s en te r le corps du délit e t je re connus,
ap rès examen, VAgarieus seanthodex'mus Genev. récolté
dans un jard in .
Il ré su lte de mes o bservations que c et ag aric observé
depuis plusieu rs années dans la même loca lité, y av a it été
main te fois recueilli e t impunément mangé avec d 'au tre s
champignons.