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Reveil, Letellier et Speneux décrivirent plusieurs
sortes de principes toxiques, mais mal définis, soit
dans la Fausse-Oronge, soit dans l'Amanite bulbeuse.
En 1870, grâce aux grands progrès réalisés, Schmiedeberg,
en Allemagne, publia le premier fait positif,
c’est-à-dire la découverte dans l'Amanita muscaria
d’un alcaloïde bien défini comme principe toxique, la
Muscarine. Depuis cette époque, ce principe fut recherché
dans bien des champignons. Il n ’a jamais été
trouvé dans d’autres que dans Am. muscaria et Am.
pantherina d’ime façon constante et signalé également
dans le Boletus luridus (Boehm). Il n ’a jamais été, en
tout cas, retiré de l’Am. bulbosa; nous ne saurions
trop insister sur ce dernier point.
Depuis la découverte de la muscarine, la chimie
biologique a fait constater dans un grand nombre de
champignons. Amanites et autres, des principes alcaloïdiques
de décomposition albuminoïde du même
genre : choline, névrine, bétaïnes, lécithine, etc., produits
cristallisables existant dans les tissus normaux
ou la matière animale en putréfaction, et pouvant
rentrer dans la série des Ptomaïnes étudiées par A.
Gautier (1), Selmi, Brieger, etc., et retrouvées dans
les champignons sous le nom de cryptomaïnes par
A. Houdé.
Nous aurons à étudier tout particulièrement la
muscarine et son action physiologique nous fournira
peut-être l’explication de l’action spéciale des Axn.
muscaria, et Am. panthex'ina et nous fera comprendre
(1) A. Gautier. Sur la découverte des alcaloïdes dérivés des matières
protéiques animales (G. R. Ac. des Sc. de Paris, t. XGIV, 1882.)
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l ’analogie clinique des symptômes dûs à ces deux
champignons.
Quant à l'Amanite bulbeuse, son action éminemment
toxique en l’absence de toute muscarine, prouve
assez qu’elle possède un autre poison. Boudier avait
cru le découvrir dans une substance extraite par lui
d ’Amanita phalloïdes sous le nom de Bulbosine et
qu’il croyait de nature alcaloïdique. Nous savons,
aujourd’hui, qu’il n’avait obtenu qu’un produit très
impur et depuis lors les recherches bien nombreuses
d’autres chimistes ne purent arriver à découvrir d’alcaloïdes
particuliers à ce champignon. Mais, il y a
quelques années, la chimie biologique, ayant initié
les chercheurs à la connaissance des ferments solubles,
des toxines microbiennes et d’autres corps albumi-
noïdes non sériés comme par ex : le venin des serpents,
ils ont été conduit à soupçonner dans les champignons
vénéneux la présence de principes toxiques analogues
et de fait M. Kobert (directeur du Sanatorium
Brahmer à Goehersdorff, Silésie) est enfin arriver à
trouver et à isoler une substance très vénéneuse qu’il
croit être une toxalbumine absolument spéciale à
l'Amanita bulbosa Bull. (A. phalloïdes. Fries.) et à
ses variétés, et qu’il a nommée Phalline. Quelle que
soit la nature chimique très discutée de ce produit,
une chose acquise c’est qu’elle a toujours été trouvée
dans l’Amanita bulbosa et exclusivement dans cette
espèce et ses variétés, en proportions encore mal
définies et variant sans doute avec les variétés même
de ce champignon.
Ce produit à toxicité intense et toujours identique à
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