
ments, d ia rrh é e , c ram p e s v iolentes. Le faciès e s t bon ainsi
que l’é ta t des forces. L e s u rines, ra re s au d ébut, ont fini
même p a r d isp a ra ître p en d an t un jo u r où l’an u rie a été comp
lète . De bonne heure M. T ... a é té tourmenté p a r un hoquet
p e rs is ta n t qui a ré sisté à to u te médication. Ce h o quet é ta it
accompagné d ’un é ta t p a raly tiq u e de l ’estomac, c ara cté ris é
p a r une dila tatio n énorme ; il pro v o q u a it un c lap o tem en t
appréciable à d istan c e (bruit de futaille) et dû au conflit des
gaz et des liquides. L e s co n tra ctio n s spasmodiques du dia p
h ragme ont é té la cause des vomissements incoërcibles qui
o n t to u rm en té le malade ju sq u ’à la fin. L e pouls a toujours
été déprimé e t irrég u lier. Comme chez les p ré céd en ts, le
poison a manifesté son action d’une m anière é lective su r le
coeur. Sous l’influence des in jections d’é th e r e t de caféine
p ra tiq u ée s p lu sieu rs fois p a r jo u r, le pouls a paru se re lev er.
Aussi, dans un examen fa it avec mon confrère e t ami le
D® T a rro n , d’Anduze, avons-nous eu un moment l’espoir de
voir g u é rir ce malade. Malheureusement l ’amélioration n ’a
été que passag ère , les vomissements, le hoquet ont continué
à épuiser le malade qui a succombé p a r affaiblissement p ro g
re ssif des co n tractions du myocarde. Le d e rn ie r jo u r nous
avons note chez M. T ... une p a raly sie complète des q u a tre
membres. P a s de tro u b le s de l’intelligence, sau f de l’apath
ie ; p as de délire.
IV. — L e q u a trièm e malade, M“ ® T ..., g ra n d ’mère p a te r nelle
du jeu n e T ..., âgée de 62 an s, a fo rt peu mangé de
champignons. E lle a éprouvé les p remiers symptômes, elle
aussi, dans la m atinée du dimanche. Comme les p ré céd en ts,
elle a p ré sen té des vomissements, de la d ia rrh é e e t b e au coup
de crampes. Son pouls a p a ssé aussi p a r les mêmes
a lte rn a tiv e s de faiblesse et d’irrég u la rité . E lle a éprouvé
p e n d an t quinze à v in g t jo u rs de la faiblesse e t des troubles
digestifs. Elle e st a ctu ellem en t complètement rétablie.
V. — M"®® L ..., 60 an s, tem p é ram en t trè s n e rveux, a subi
les première s a tte in te s du poison seu lem en t 14 h eu res ap rès
le repas. C’e s t chez elle que l’incu b a tio n a eu le plus de
durée. Elle a v a it a s s is té à une première visite sans éprouver
le moindre symptôme. S u r mon conseil, elle av a it ingéré
une dose de la m ixture p u rg a tiv e p re s c rite aux malades
(huile de ricin, sirop de fleurs de p ê ch e r, liqueur d ’Hoff-
mann). Elle a succombé le m ercredi 12 novembre, après
av o ir ré alisé le tab le au classique du ch o lé ra, avec vomissemen
ts, d iarrh é e, adynamie, crampes v iolentes e t stu p eu r
c éréb rale profonde. Chez elle au ssi le pouls é ta it m isérable.
Chez to u s j ’ai noté la p e tite s se a lla n t ju sq u ’à l’im p e rcep tib
ilité ; d’où la difficulté pour c e rta in s m alades de se ren d re
compte de la rég u la rité . J e n ’ai pu compter que le pouls de
M. 'T... à un moment donné e t celui de sa mère,
p en d an t to u te sa maladie. Chez c e tte d ernière, le pouls é ta it
rég u lie r, mais accéléré de 110 à 120.
VI. — J e dois enfin c ite r le cas de M“® T ..., fille de la p ré c
éd en te , qui a ingéré a u ta n t de champignons que les a u tre s
membres de la famille, e t qui n ’a éprouve absolument aucun
tro u b le digestif. E lle a a ssisté comme sp e c ta tric e n av rée au
d rame qui s’e st déroulé dans sa maison.
OBSERV AT ION XVI.
Empoisonnement par l'Amanita phalloïdes.
E m . B o c b q u e l o t , B u ll. soc. m y c ., XII, 1896, p . 167.
Au commencement de la p remière semaine de novembre
1895, M. D ..., ph a rma cien à Authon-du-Pe rch e (E u re-e t-L o ire)
re ço it la v isite d’un de ses clients qui lui ap p o rte quelques
éch an tillo n s d’un champignon qu’il a ré co lté deux ou trois
jo u rs a u p a ra v a n t; ce c lien t d ésire savoir si ce champignon
e s t comestible. M. D... n e re co n n a is san t p as l’espèce à
première vue, p rom et de l’ex am in er et de d o n n e r en su ite une
réponse. Il l'ex am in e , en eft'et, e t le jeu d i 5 novembre
(s’é ta n t convaincu sans doute qu ’il avait affaire à une bonne
espèce) il fa it accomoder tro is de ces cham p ig n o n s pour son