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aux ex trémités et, là aussi, de la cyanose. Je le fais frictio
n n e r à sec p a r to u t le corps et chauffer p a r force boules
d’eau chaude. Il absorbe rap idement à faibles doses, rép étée s
ju sq u ’à effet, de la caféine e t de la strychnine, et, dès que la
v ita lité re p a ra ît, su r la fin de la matinée, je p re sc ris un
deuxième ém é to -c a th a rtiq u e . J ’ordonne de co n tinuer to u te
la jo u rn ée les frictions à trè s fréq u en tes rep rises, l’ingestion
de l’huile d ’olive en abondance, la caféine à forte dose. Le
soir, les crampes seules p e rs is te n t; le pouls e s t redevenu
ré g u lie r; la ch aleu r rev ien t aux membres.
« Mardi 10. — L e malade p ré sen te le même é ta t que dans
la soirée du 9.
« L es jo u rs suiv an ts, 11, 12 e t 13, les c rampes deviennent
de moins en moins do u lo u reu ses; le samedi 14, elles d isp a ra
is se n t. L e malade e st délabré, mais p a ra ît h ors de danger.
Quand je le laisse, le 21 novembre, il éprouve une grande
faiblesse des jam b e s ; l’a p p é tit ta rd e encore à rev en ir. J e le
considère n é anm o in s comme guéri. »
O BSERV AT ION XIX.
E m p o iso n n em e n t p a r A m a n ita phalloïdes.
D® M. R i o r y , à Ghabeuil (Drôme).
(Inédite).
L a famille S ..., de Montéléger, village situé à une douzaine
de kilom è tre s de Chabeuil, a v a it mangé, le 7 novembre 1899,
un p la t de champignon# ach e té s la veille à im rev en d eu r, qui
av a it affirmé qu’ils é ta ien t p a rfa item en t comestibles.
Appelé le m erc red i, 8 novembre, à 5 heu res du matin,
j ’a rriv e en tre 6 e t 7 h eu re s, e t tro u v e cinq perso n n es se
d isan t empoisonnées depuis la v eille, au repas de m idi, c’est-
à -d ire depuis déjà une v in g ta in e d’h eu re s, à savoir : le
père, m enuisier de son é ta t, âgé de 45 ans ; la mère, âgée
d’une q u a ran ta in e d’a n n é e s ; deux filles, l’une, M‘" I I...,
de 18 an s, l’a u tre de 15 a n s ; e t un o uvrier âgé de 16 ans
environ.
L e s p remiers symptômes av aien t é claté dans la soirée. Ils
on t été tard ifs : mauvais signe. Tous les cinq, les malades
se so n t mis à vomir e t à co u rir aux cabinets. Ils en p la isan ta
ie n t d ’abord, mais b ien tô t l’inquiétude s’empara d’eux. Ils
p e rd aien t leu rs forces à vue d’oeil. L ’ouvrier se dévoua e t se
tra în a au dehors pour réclam e r du secours ; e t un voisin conse
n tit alors à ven ir me ch erch er, à bicy c lette , p a r une nu it
noire e t boueuse.
A mon a rriv é e, les déjections a y an t été je té e s au fur e t à
mesure, je n ’ai pu voir aucun débris de champignon. Du
re ste, à c e tte distan c e de l’ingestion, la digestion d evait
ê tre complète, e t les m atière s n ’au ra ien t pu fournir au cun
renseignement.
Chez tous, le faciès e st a lté ré . Ils p a ra is s en t indifférents,
plongés dans la stup eu r, les yeux enfoncés et cerclés de
noir. L e p ère se p la in t de violentes crampes dans les molle
ts : l’enveloppement sous forme de b o tte s de coton le soulag
e a immédiatement.
Chez tous, également, le pouls e s t ra le n ti ; les b ru its du
coeu r asso u rd is. L a mère et la plus jeu n e fille qui affirment
avoir trè s peu mangé de champignons, p a ra is s en t moins
g rav em en t a tte in te s que les tro is a u tre s . Tous les cinq ont
les pupilles fo rtem en t co n tra c té e s . Coliques au moment des
év acuations. V en tre douloureux à la palpation, su rto u t chez
C o n sid é ran t qu’ils n ’ex p u lsen t que des liquides sé ro -m u -
queux p a rle s vomissements e t les selles d iarrh é iq u e s, j ’estime
que le tu b e g a stro -in te s tin a l e st suffisamment d éb a rra ssé , et
je ne p re sc ris ni vomitif ni p u rg a tif. J ’ordonne : glace à a v aler
p a r p e tits morceaux à chaque n au sé e ; boisson glacée e t la it
g la c é ; ch am p ag n e ; une gran u le d ’a tro p in e de 1/10 de milligramme
to u te s les h eu res, ju sq u ’à d ilatation des pupilles.
J e re to u rn e à Chabeuil : ma jo u rn ée se p a sse dans ma
clientèle ordin aire, et je m’é ta is couché à minuit, h a ra ss é
de fatigue, quand à tro is heu res du m atin (9 novembre), on
me réveille en me fa is an t savoir que le jeu n e o uvrier é ta it
au plus mal. Je re to u rn e en to u te h â te à Montéléger. Les
malades ne s’é ta ien t p as p ourvus de glace e t avaien t, tous,
continué à vomir. J ’envoie c h e rch e r d ’u rg en ce de la glace à