
même raison fera éviter également les boissons alcooliques
et leur préférer le lait, le café, le tbé, l’eau de
Vichy surtout, etc.
La strychnine semble être aussi un médicament de
choix dans les cas où la stupeur est très prononcée,
au 2' et 3’ jour. D’après la Médecine moderne,
M. Kiinigsdorfer aurait obtenu des résultats m e rveilleux
par les injections sous-cutanées de strychnine
(0 gr. 001) dans le traitement de l’empoisonnement
par les champignons. Le rétablissement était parfois
instantané, « comme par enchantement n, la dose
totale ayant été de 0 gr. 012 en moyenne (1).
Nous résumerons ainsi le traitement de l’empoisonnement
à syndrome phalloïdien : évacuants, injections
de caféine, saignée, injection intra-veineuse de
sérum de Hayem, puis injections d’éther, de strychnine,
etc., à la période de stupeur.
Il nous reste à parler des essais d’immunisation et
de sérothérapie très à la mode depuis quelques années,
et qu’on a tenté d’appliquer au traitement de l ’em-
poisonnementpar les champignons. Ces essais étaient
naturels et légitimes, après les résultats donnés par
la sérothérapie, contre les toxines microbiennes et
d’autres poisons non microbiens comme les venins des
serpents (Pbisalix) ou certaines toxalbumines d’origine
végétale; abrine, ricine (Erlich 1891). Quelques te n tatives
ont été faites déjà dans ce sens, relativement
aux Amanites à phalline (Claisse 1898,PelIegrinil899.)
M. Claisse à la suite d’une série d’expériences, vint
(1) Revue scientifique, 1«® sept., 1894, n» 9.
déclarer à la Société de Biologie {séance du 18 juin
1898), que l’accoutumance à la phalline s ’obtient
assez rapidement cbez les animaux. En surveillant le
poids de l’animal, on arrive bientôt à lui faire supporter
des doses élevées de phalline. Il ajoutait
comme renseignements expérimentaux ; « J ’ai constaté
que le cobaye et surtout le lapin étaient très sensibles
à la phalline, lorsqu’on l’introduisaitpar la voie
veineuse ou sous-cutanée, tandis qu’administrée par
la bouche, cette substance restait inactive chez ces
deux espèces animales. »
M. le professeur Pietro Pellegrini, de Pise, avait
entrepris de son côté des essais d’immunisation et de
sérothérapie avec YAmanita phalloïdes et publia une
série d’expériences rapportées dans des tableaux annexés
au mémoire qu’il fît paraître sur ce sujet et qui
fut analysé dans Rivista d ’Igiene sanita publica 1899.
Opérant avec des extraits d’Amaniia phalloïdes, il
arriva à conclure : P qu’on peut obtenir cbez les animaux
ordinairement soumis à l’expérience, une
certaine assuétude aux doses élevées de ce poison ;
2° que le sérum des animaux ainsi tngités, acquiert un
pouvoir antitoxique capable de développer dans de
certaines limites, une action curative dans l’empoisonnement
expérimenlal ; 3° que le poison ne subit
aucune modification au contact du sérum, par conséquent,
qu’il ne s’agit pas d'une simple neutralisation
dans l’action antitoxique du sérum. En présence de
ces résultats actuels, l’auteur espère donc obtenir
un sérum efficace contre l ’empoisonnement par les
champignons et analogue aux sërums curateurs des