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cherches originales, qui cependant m’ont valu de
l ’étranger plusieurs lettres de félicitations. » A.
Houdé, in litt, 10 mars 1900.
C’est à la formation de ces toxines spéciales ou
cryptomaïnes qu’on a attribué certains cas d’empoisonnements
inexplicables autrement. M. Bougstrab,
de Simféropol, à l’occasion de la communication de
M. le professeur Bourquelot sur l’Amanita phalloïdes
au Congrès international de médecine à Moscou, a
rapporté ; « un cas d ’empoisonnement par les champignons,
qui —■ la chose est bien regrettable — ne fut
pas étudié. En Crimée, non loin de Simféréol, près
d’une forêt, une famille de paysans s’est empoisonnée
avec des champignons, les seuls des espèces mangeables
que nous ayons dans notre contrée. Ce qui
surtout est à noter, c’est que la paysanne, qui a toujours
pris de ces champignons pour les vendre, n’était
pas sans les bien connaître, et, certes, n ’en aurait
pas pris elle-même, et, d’autant plus, n ’en aurait pas
donné à ses enfants, si elle les savait vénéneux ; leur
ressemblance avec les champignons bons à manger
était tellement prononcée qu’elle ne leur trouva rien
de suspect.
« Peut-être, dans ce cas, avons-nous aussi affaire
à l’Amanita, l’isoterme de Crimée admettant la possibilité
de supposer l’existence de ce cryptogame ; par
contre, il se peut que nous assistions dans ce cas à
une de ces formations inconnues de toxines, qui, si
souvent, sont du domaine des champignons.
« Peut-être le procès végétatif, ou tout autre procès
biologique, développe dans les champignons les plus
inoffensifs, à un certain moment de leur développement,
des toxines ou autres éléments venéneux.
L’histoire de l’épidémie de l’ergotisme nous démontre
combien est diflérente et peu stable l’action d’un agent
aussi énergique que le Claviceps purpurea ; pour certains
individus, une quantité minime d’ergotine prise
à certain terme avec du pain pousse à des phénomènes
d’empoisonnement très intensifs, pour d’autres ces
phénomènes peuvent ne pas être observés, même
après de fortes doses ; il a été aussi démontré que la
chose ne dépendait nullement de la quantité de l ’alcaloïde.
Dans mon cas, ce qui est principalement étonnant,
c’est que seulement certains membres de la
famille ont été atteints et surtout la mère elle-même. »
(Comptes rendus du XIP Congrès international de
médecine, à Moscou, en 1897, vol. H, section IV, c.
Matière médicale et pharmacie, p. 25.)
Nous avons exposé plus haut comment on peut
expliquer facilement ces empoisonnements partiels
dans une famille, mais il faut retenir te cas et l’explication
de M. Bougstrab pour le rapprocher des cas
d'empoisonnement par les viandes avariées, surtout
p a rle s conserves, qui se sont produits en France, au
cours de ces dernières années, dans les casernes, et
ont à plusieurs reprises soulevé dans la presse une
émotion légitime.
Nous avons été nous-même témoin d’accidents
gastro-intestinaux graves, cholériformes, dans une
famille autunoise, où la seule cause incriminable avait
été un plat de champignons de couches de conserve.