
mac, qui est contracté et légèrement rouge sur les
replis de la petite courbure, et le gros intestin,
sillonné de stries rouges longitudinales; le rectum
contenait du sang. Rien du côté des centres nerveux.
Sang noir et fluide. J ’ai pu, dans l’intestin, retrouver
des spores de Bolet (dans l’iléon), et même des cellules
parenchymateuses du chapeau (dans le duodénum). »
(D® L. Planchon, Th. de Montpellier, 1883, p. 2 1 1 .)
Les ceps renferment une énorme quantité, jusqu’à
13 7o de mucilage gluant, mycétide ou viscosine (E.
Boudier), bassorine (Letellier et Speneux), qui leur
permet d’absorber cinq fois leur poids d’eau. Les
Bolets desséchés retiennent dans leurs tissus cette
matière gommeuse, qui peut alors se gonfler dans
l’estomac, en y ajoutant une telle quantité d’eau
qu’elle peut tripler ou quadrupler de volume, et causer
de tels malaises d’indigestion que le malade peut se
croire victime d’un accident mortel. (Vennin, loc. cit.,
p. 44.) Il ne faut pas oublier, en outre, que les analyses
chimiques, dont nous avons donné le résumé
dans un chapitre précédent, ont démontré, dans les
Boletus luridus et satanas, la présence d’un acide
luridique (Boehm) voisin des phénols, d’une espèce de
cholestérine (Boehm), et même d’une petite quantité
de muscarine (Plowright et Kobert). De nombreuses
expériences ont été faites, en conséquence, sur les
animaux et l’homme lui-même, avec les Boletus luridus,
satanas, erythropus, etc., cuits ou crus (Paulet,
Trevelyan, Lenz, Boudier, Planchon, Vennin, etc.),
sans avoir procuré autre chose que des accidents
légers : vomissements, diarrhées, allant quelquefois
jusqu’aux selles sanglantes avec sentiments de faiblesse,
de refroidissement et de grande fatigue. (Cordier.)
Nqus tenons de M. le D'' Trabut, professeur
de matière médicale à Alger, qu’il a vu dans cette
ville vendre couramment le Boletus luridus par une
marchande, qui prétendait le manger impunément.
De sorte que le D’’Vennin a pu conclure, à la fin de
sa thèse, que les Ceps ne paraissent renfermer aucun
principe toxique défini, et que, si en les préparant
simplement, on court le risque d’une forte indigestion
ou d’une purgation violente, on peut se
mettre sûrement à l’abri de tout accident en les
traitan t par le procédé de Gérard, c’est-à-dire la
macération et l’ébullition, et rejet des eaux qui ont
servi à ces opérations.
H e l v e l l e s
Bien que nous ayons déclaré borner notre étude
aux champignons Hyménomycètes, nous croyons devoir
dire quelques mots des Helvelles, à cause de
leur importance toxicologique. Ces champignons,
appartiennent, ainsi que les Morilles (Morchella esculenta,
rimosipès, conica), à l’ordre des Champignons
Discomycètes ou Ascospox'és. L’Iielvelle comestible,
Helvella esculenta L ., actuellement connue sous le
nom de Gyromitra esculenta Sch. est rare en France,
mais commune en Allemagne, oû elle est, soit à l’état
frais, soit à l’état sec, l ’ojet d’une grande consommation.
Malheureusement des cas d’empoisonnements
nombreux et parfaitement établis lui ont été attri