
OU saignée, lavage du sang, bains généraux, etc. Le
lavage du sang, en particulier, augmente la diurèse
et l’élimination des poisons du sang (1).
D’après Le Dantec, le lavage de l’organisme par le
tissu conjonctif (hypodermoclyse) est contre-indiqué
dans l’empoisonnement par la Fausse-Oronge parce
qu’il précipite la mort lorsque la dose injectée est
mortelle et parce qu’il la provoque lorsque la dose
injectée est simplement physiologique UReuue scientifique
1898, 4° série, 30 avril, p. 570). Le Dantec
donnant des expériences à l’appui, admet, qu’il y a au
contraire, une indication formelle à laver l’organisme
par la voie sanguine. Il compare cette différence de
résultats, en apparence paradoxale, des deux méthodes
à celle qui a été signalée dans l’empoisonnement par
la strychnine {Arch. de médecine navale 1898, p. 250).
Pendant la convalescence suivant le cas, régime
lacté ou médication tonique.
A propos de ces Amanites vénéneuses il est important
d’entrer plus avant dans quelques détails thérapeutiques.
Nous devons déclarer tout d’abord qu’il n’existe
aucun antidote pas plus pour la muscarine que pour
la phalline. Le tannin, (Letellier) l’iodure de potassium,
(Bondier) etc., n’ont pas plus d’influence en
réalité que la queue de poire ou le vinaigre préconisés
p a rle s anciens auteurs (Nicandre, Pline, Celse, etc,).
On a beaucoup parlé d’antagonisme à propos de la
(1) Roger. Bu lavage de l'organisme. Soc, de Biologie, séance du
28 nov. 1896.
muscarine, et cela depuis sa découverte (1), et préconisé
différents corps dont le moins problématique est
encore l’atropine.
L ’atropine peut être un antagoniste de la muscarine
au point de vue pharmaco-dynamique pur (L.
Brunton), et c’est, en effet, en se basant sur des
expériences de laboratoire exécutées sur des coeurs
de grenouilles ou de chiens à l’agonie (2) qu’on en a
fait un médicament sauveur et qu’il est devenu, pour
nos auteurs classiques (3), synonyme de spécifique
des empoisonnements par les champignons. A notre
avis, l’usage doit en être proscrit et non prescrit au
lit du malade. D ’abord, au point de vue pratique, ce
prétendu antagonisme n’est qu’un trompe-l’oeil, car
il faudrait, suivant la remarque de Pouchet (4), prescrire
des doses considérables, dont l ’emploi ne serait
pas sans inconvénient. C’est un médicament très dangereux,
surtout pour la fonction respiratoire (Unver-
ricbt) (5), et qu’il faut manier avec une grande circonspection.
Du reste, notre excellent maître, le
Professeur Lépine (6), si versé dans toutes les ques-
(1) Schmiedeberg et Koppe. Das muscarine, Leipzig (1869).
(2) Schmiedeberg, loc. cit. — Alison. (Ac. des Sc. de Paris, 1876).
— Le Dantec conclut de ses expériences sur grenouilles, moineaux,
lapins, cobayes, chats, chiens, que l’atropine jouit de propriétés
immunisantes, antitoxiques et thérapeutiques très nettes vis-à-vis de
l’empoisonnement par l’Amanita muscaria (Arch. de Méd. navale,
1898, t. LXIX, p. 241-250.)
(3) Traité de Médecine. Charcot, Bouchard, Brissaud, t. II, 1892,
chap. VI des Intoxications, par Richardière, p. 561.
(4) Pouchet. Presse médicale, 1897, et th. de Charbonnel, p. 75.
(5) Unverricht. KUn, Wochenschrift, Berlin, 15 et 22 juin 1896.
(6) R. Lépine. L'atropine doit-elle être rayée de l’arsenal thérapeutique?
(Sem, méd., 1896, p. 478). — L'atropine comme antidote de
l’opium. (Sem. méd., 1897, p. 9).