
sants, et d’en reproduire les jihotomicrographies à un
très fort grossissement. Malheureusement, le temps
a trahi notre bonne volonté et nous avons ôté obligé
d’ajourner ou de laisser à d’autres ce projet, dont
l’exécution pourrait réunir en quelques planches, les
spores les plus nécessaires à connaître. Cette oeuvre
qui pourrait être utile aussi bien au botaniste qu’au
médecin légiste, mérite une exactitude rigoureuse,
partant une instrumentation parfaite. Avec nos nouveaux
moyens d’investigations, nous sommes en
droit de fonder de grandes espérances sur le résultat
pratique de ces observations. En effet, les quelques
essais photomicrograpbiques commencés avec nous
dans ce but, par M. le professeuur Florence, dans
son laboratoire de matière médicale à la Faculté de
médecine de Lyon, nous ont fait voir la possibilité de
pénétrer, par ce moyen, dans les plus grands détails,
la constitution intime des différents spores. Il existe
déjà, du reste, dans cet ordre d’idées, de forts bons
dessins de spores. Nous citerons comme exemples
les tableaux de champignons très agrandis, dessinés
et colorés d’après E. Boudier, par P . Lesaint, et
que l’on voit en ce moment à l’Exposition universelle
de Paris, dans le pavillon des Eaux et Forêts, entre
autres : Lepiota rhacodes, Clitocybe tabescens, Capri-
nus atramentarius, Peziza carnosa, etc., avec des
spores énormément grossies dans tous leurs détails,
enveloppe, apicule, noyaux, granulations, etc.
Les spores seront, en toute circonstance, les derniers
et souvent les seuls vestiges possibles de la présence
d’un champignon. Elles résistent, en effet, à
la chaleur et au froid, à la dessication et à l’humidité.
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voire même à l’ébullition, à l’action des agents chimiques
de toute sorte. On conçoit donc leur valeur
en médecine légale, et l’on a même proposé d’en faire
une application singulière qui mérite d’être rappelée.
C’est d’utiliser le suc noir et aqueux produit par la
déliquescence des cbampignons du genre Coprin, Coprinus
atramentarius, deliquescens, etc., pour préparer
une encre indélébile qui serait affectée tout pa rticulièrement
aux actes publics. On sait que les encres
chimiques peuvent être effacées, ou grattées et surchargées,
et que la fraude est souvent difficile, sinon
impossible à découvrir. Il n ’en serait plus de même
avec l’encre des Coprins, dont les myriades de spores,
extrêmement ténues en pénétrant dans la substance
du papier, ne pourraient en disparaître complètement
que par un grattage profond et par conséquent visible,
et, dans tous les cas, laisseraient certainement
quelques spores, reconnaissables au microscope, et
qui dévoileraient la supercherie en cas de surcharge.
à