
champignon p o u ssait côte à côte avec le Psalliota, et avoir
p ré sen té , après leu r ingestion, ainsi que les divers membres
de ma famille, tous les symptômes d’une indisposition h e u reu sement
bénigne, ce qui nous a tous mis en garde depuis
c e tte époque, contre le p e tit champignon à lames vineuses,
c’e st-à -d ire le Stropharia. »
C h a n t e r e l l e s .
Les Chanterelles ou Gyrolles, Cantharellus cibarius
L., si abondantes à l’automne dans les bois feuillus,
et si facilement reconnaissables, sont d’une vente
courante sur tous les marchés et ne semblent jamais
déterminer d’autres accidents que ceux d’une simple
indigestion par l ’absorption excessive de leur chair
parfumée, mais élastique et un pen coriace. On p ré tend
que la Chanterelle orangée, Cantharellus aurian-
iiacKsWulf., très voisine de laChanterelle comestible,
serait malfaisante. M. le professeur R. Florence nous
a déclaré avoir eu connaissance de véritables empoisonnements
dus à cette espèce. Nous apporterons à
l’appui de cette assertion la courte mais unique observation
dont nous ayons connaissance ;
O BSERVATION X L II.
Empoisonnement par les Chanterelles.
(M>‘® Marguerite B e l i z e . Cas d’empoisonnement par les Chanterelles
ou Gyrolles, Bull. Soc. myc. de France, XVAl, 1900, p. 94.)
Ve rs le milieu du mois d ’ao û t 1899, le domestique d ’une
de mes amies a y an t ram a ssé des champignons qu’il croyait
ê tre des Ch an te relles (plus connues dans les environs sous le
nom de Gyrolles) les mangea à son dîner. Vers deux heu res
du matin, il fu t p ris de tous les symptômes d ’un violent em
poisonnement. Le médecin demandé vivement, le tro u v a
trè s intoxiqué. E t ce ne fu t qu ’ap rès p lu sieu rs h eu re s de
soins énergiques, que c et homme fut hors de d an g er. Les
champignons qu ’il av a it ing éré s, d’après ce que j ’ai vu e t pu
d é te rm in e r, é ta ien t des Ch an te relles orangées (Cantharellus
aurantiacus W u lf.j, qu’il a u ra p ris pour des ch an te re lle s
comestibles {Cantharellus cibarius Fr.)
« En sig n a la n t cet exemple d’empoisonnement, je pense
qu ’il p o u rra it ê tre u tile de le publier, de m anière à m e ttre en
g a rd e co n tre la p ré ten d u e innocuité de to u te s .le s c h an te re
lles ; les ch an tere lle s orangées ô taien t signalées seulement
comme su sp ec tes p a r quelques a u te u rs , e t considérées dans
la région de Rambouillet, comme p a rfa item en t inoffensives.
»
L ’absence de détails médicaux précis, et l’heureuse
terminaison des accidents, nous autorise à ne voir
dans ce cas, comme dans les précédents, qu’une indigestion,
dont il sera toujours bon de se méfier, eu
choisissant avec soin et de préférence l’espèce de
Chanterelles vraiment et impunément comestible.
C e p s ou B o l e t s .
Ici encore nous aurions à rectifier bien des préjugés
populaires. Sur la foi des indications répétées par
les flores et les ouvrages de vulgarisation, une partie
des espèces de Ceps ou Bolets sont considérés comme
mauvais et même très vénéneux. Les noms spécifiques
qui leur ont été infligés, tels que ceux de Bolet
livide, Boletus luridus Schæff., de Bolet diabolique,
Boletus .satanas, e tc ..., sont, bien faits pour en propager
la crainte, justifiée en apparence par les changements
de couleur que prend à l’air la chair de ces
espèces quand on les coupe ou qu’on les casse. De
jaune, elle devient bleue, verdâtre, et les pores de
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