
intoxications microbiennes. Il indique à titre de renseignement
expérimental intéressant que, comme
voie d’introduction du poison, l’inoculation sous-
cutanée est le moyen le plus actif dans tous les cas et
que l’on pourrait utilements’enservir dans la pratique,
pour éclairer le diagnostic dans la surveillance hygiénique
des champignons frais ou desséchés du commerce.
{Revue scientifique, 4” série, t. XW , n° du 7
juillet 1900, p. 28.)
D’un autre côté, le D'' le Dantec, médecin de l "
classe de la marine, professeur agrégé à la Faculté de
médecine de Bordeaux, dans ses « Recherches expérimentales
sur l’empoisonnement par la Fausse-
Oronge » {Archives de médecine navale, 1898, T. 69, p.
241-250), arrive à ce résultat contradictoire que, le
sérum des animaux prétendus réfractaires à l’empoisonnement
par les champignons vénéneux, comme le
mouton, le porc, etc, ne possède aucune qualité antitoxique,
vis à vis l’intoxication par ces champignons.
Il arrive en outre, à cette conclusion au point-de vue
expérimental, que si l’on a cru à la présence de
plusieurs poisons dans l’Amanita muscaria, c’est que
les symptômes d’empoisonnement ne sont pas les
mêmes pour toutes les espèces animales.
Nous ne quitterons pas ces questions de sérothé-
thérapie sans exposer un fait intéressant au double
point de vue de la biologie des champignons et des
questions générales d’immunité.
Le D“ Pbisalix, après avoir, comme on le sait,
reconnu à certains ferments solubles {oxydases de
G. Bertrand, tyrosine, etc.) des propriétés vaccinantes
contre le venin des serpents, supposa logiquement
que le suc des champignons, qui est très riche
en ferments et en substances dérivées des albumi-
noïdes, pourrait aussi conférer l’immunité contre ce
venin. E t de fait, il est arrivé à déclarer dans une
note présentée par Chauveau à l’Académie des sciences
{Comptes-Rendus de l’Académie des sciences de
Paris, 12 décembre 1898, p. 1036), que le suc des
champignons vaccine contre le venin de la vipère. Ses
expériences ont porté sur plusieurs espèces vénéneuses
ou comestibles et toujours avec le même ré sultat.
Ainsi le suc du champignon de couche inoculé
sous la peau ou dans l’abdomen d’un cobaye rend cet
animal réfractaire au venin et l ’on peut augmenter
son immunité en répétant à plusieurs reprises ces
inoculations (deux ou trois en 15 jours). Un cobaye
qui a reçu sous la peau 5 à 2 centim. cubes du suc
d’Agaricus campestris supporte au bout de quelques
jours une dose de venin de vipère, mortelle en 5
ou 6 heures pour les animaux témoins.
Ces substances vaccinantes des champignons restent
encore inconnues (sauf la tyrosine) (1), mais il
nous a semblé d’un grand intérêt de signaler en finissant
ce singulier et nouveau rôle des champignons.
(1) La tyrosine se trouve dans certains champignons Russala nigricans,
par exemple, ainsi que dans les tubercules du Dahlia (Phisalix.
La tyrosine vaccin chimique du venin de vipères. Comptes-Rendus
Acad. des Sc., 1898, p. 413. -— Revue mycologique, XX, 1898, p. 138).