
III. — L ’a u tre enfant, de 10 an s, se se n tan t mal, fuit de
la maison, do p eu r des remèdes, et mangea to u t le jo u r
beaucoup de ra is in s ; le soir on le ramen a comme stupide.
Il mourut à 3 h eu res du m atin avec les mômes symptômes
que les a u tre s et dans des convulsions te rrib le s. A 4
h eu res de l’ap rès-m idi, sou v e n tre , trè s météorisé, é ta it
encore trè s chaud.
xlutopsie. — F oie trè s gros. Au tre s in te stin s non examinés
à cause de la p u a n te u r in su p p o rtab le .
IV. — La fille, quoique a y an t peu mangé de champignons,
pay a ég alem ent son imprudence, bien que la maladie fu t un
peu moins rapide. E lle refusa Fémétique. Son mal commença
p a r une d é faillan ce ; s ’é ta n t un peu remise, elle vomit trè s
p e u ; puis g astrodynie g rav ativ a et ten siv e . De la lièvre
su rv in t, avec pouls p e tit et irré g u lie r; du h o quet re v en a it
assez souvent, avec envie de vomir, suivi de c ardialgies
fortes e t b rû lan te s , et sen tim en t d ’é tran g lem en t. Soif vive
et inextinguible. E lle se p la ig n a it de gran d es inflammations
in te rn e s , et la boisson, avalée difficilement, au gm en ta it la
douleur. E lle é ta it trè s inquiète et ne pouvait re s te r quelques
minutes dans la même position. Une saignée p a ru t la calmer
dans la n u it, mais le lendemain suffocation e t dysphagie
a u gm en tè ren t de temps en temps. Elle eu t un saignement
de nez assez co n sid érab le : le pouls d evint plus faible, mais
moins irrég u lie r. E lle rê v a it e t p a rla it contin u e llem en t en tre
ses dents, mais ne rép o n d ait rien aux questions qu ’on lui
ad re ss a it. Elle ch an g e ait moins de place, oubliait d’évacuer
son urine, qui é ta it tro u b le e t h a u te en couleurs. Un peu de
manne la p u rg e a tro is fois : déjections v e rte s, puis noires. Le
troisième jo u r après une n u it p a ssé e dans des angoisses
effrayantes, elle tomba e n fa ib le ss e : frissons, sueurs froides.
Alors su c c éd è ren t quelques moments de calme e t elle se
c ru t p re sq u e g u érie. Cep en d an t le b a s -v en tre g ro ss is sa it
sensiblem ent e t commençait à g ên er la re sp ira tio n : b ien tô t
délire, convulsions, puis lé th a rg ie , et m o rt à minuit. Le
sang de la saignée n ’é ta it pas coagulé, mais il é ta it noir et
co u v ert d’une pellicule irisée.
Autopsie ap rès 12 h eu res. — San g c o u la n tp a r les n a rines.
Mêmes d é sordres que les a u tre s . F o ie livide et mou au
niv eau de l’estomac, b lan ch â tre a illeurs. P a s de bile dans la
vésicule.
V-VI. — Le p ère et l’aîné des fils, a y an t suivi le tr a ite m
en t p re s c rit, é ch ap p èren t à la mort ap rès bien des souffrances.
L e fils p ris Fémétique ordonné, puis s e n ta n t son
mal au gm en ter en re p rit de lui-même, et évacua, p a r le h a u t
e t le lias, q u an tité de m atière s de h au te s couleurs. Picco
lui donna alors de la décoction b lanche e t de la liqueur
d ’FIoffmann (10 g outtes) dans deux onces d’eau th érica le.
Cela soulagea la colique n e rv eu se , avec ré tra c tio n des
jam b e s, qui le to u rm e n ta it cru ellem en t ; elle é ta it accomp
agnée de cardialg ie, de fréq u en ts v om issements, de
p a lp itatio n s de coeu r, avec c e tte vive sen sa tio n d ’é tran g lem en t
que c au sen t les champignons. L a n u it, les symptômes se
c alm èren t et la colique eu t des rép its de deux à tro is h eures.
Cep endant, mal de tê te , et, de temps en temps, délire avec
in q u ié tu d e e t an xiété, o b ligeant souvent le m alade à ch an g e r
de place. F o rte p e s a n te u r de l’estomac. P o u ls, ju sq u ’alors
mou e t inégal, devient fréq u en t et fiévreux, ch a leu r in tense,
soif vive, yeux enflammés. Une saignée so u lag ea le malade.
S u r le soir du même jo u r, 8 octo b re , red o u b lem en t de fièvre
avec tra n c h é e s ; il n ’y av a it p oint eu d’év acuations, excepté
d ’un peu d’u rines trè s ch argées. Après un lav em en t qui
ap aisa les douleurs du v e n tre e t une nouvelle saignée, le
malade fu t plus calme.
L e lendemain matin, 9 octobre, ha le in e p u an te , langue
ch arg é e de mucus p re sq u e n o irâ tre . T ro is onces de manne,
que p rit le malade, am en è ren t des év acu atio n s de m atière s
‘ muqueuses, jau n e s , v e rd â tre s , avec co ncrétions semblables
à des morceaux de m em branes en san g lan té e s. Cependant
la fièvre diminuait, e t il ne r e s ta it qu’une g ran d e faiblesse,
avec ten sio n douloureuse â l’ép ig a stre ; il su rv in t quelques
c ra c h a ts fein tés de sang, a ttrib u é s aux efforts fa its pour
vomir. P o u r n o u rritu re : p an ad e lég è re, fa rin e d’orge,
liq u eu r d ’IIoffmann (12 gouttes) chaque jo u r dans de Feau de
nymphéa edulcoris, avec sirop balsamique ; e t le 9 octobre,
magnésie à p e tite dose contre les a igreurs.
M -
l u
■im II m
W** 1
m
t e
B