
Anatomie pathologique
L ’Amanite Fausse-Oronge ne causant pas la mort
ne détermine pas de lésions anatomiques appréciables.
Bien que le D® Vadrot {Thèse de Paris, 1814)
ait rapporté des cas de mort, suivis d’autopsie, imputés
cà la Fausse-Oronge, le fait est très douteux et
tout s’est borné, en tout cas, à des lésions inflammatoires
du tube digestif. Il suffit, pour être convaincu
qu’il s ’agissait dans ces cas d’une espèce autre que la
Fausse-Oronge, d’en rappeler l’histoire. C’était en
1812, pendcint la campagne de Russie. Toute une
compagnie d’un régiment français étant de garde en
forêt, en avcint de Polosk, des soldats rapportent des
postes avancés « des champignons de toute espèce ».
Chacun choisissant ceux qui lui paraissaient les
plus beaux, se mit à les manger (cuits au beurre ou
fricassés, etc.). La plupart en furent incommodés,
les uns une heure, d’autres quatre, cinq, six heures
après. Les quatre, seuls, qui moururent furents a tteints
beaucoup plus tard que les autres. A l ’autopsie
ils présentèrent de la phlogose intestinale, de la congestion
vers le pylore et même des plaques gangrè-
neuses de l ’intestin. Chez l’un d’eux, dit Vadrot, « le
foie était prodigieusement gonflé ».
Il n ’existe pas non plus d’autopsie authentique consécutive
à des empoisonnements par YAmanita pantherina.
Dans les cas d’empoisonnements par YAmanita
bulbosa, l’occasion s’est assez souvent présentée.
au contraire, par suite du grand nombre des décès
d’examiner sur le cadavre des lésions produites
Ainsi le D" Carayon a pu décrire 4 autopsies person
nelles; Chouet et Pelissié, 2; Lallemand et Che
vrel, 3, etc. D’autres sont dues à MM. Kuhn, 01
live, en Franc e ; Tappeiner, en Allemagne; Kobert
en Russie (1). C’est donc I’Amaniia bulbosa seule (et
les espèces de son groupe) dont les lésions relèvent
de l’anatomie pathologique.
La décomposition du corps est rapide et des gaz
fétides distendent l’intestin. La rigidité cadavérique
est tardive et peu prononcée. La peau, en outre des
lividités cadavériques, présente des ecchymoses spontanées,
quelquefois la couleur ictérique.
Le sang est noir, fluide ou légèrement poisseux.
Les gros vaisseaux, les veines mesentériques, turgescents
et gorgés de sang noir. Le coeur est en systole
avec le myocarde pâle ; les ventricules sont parfois
remplis de caillots; hémorrbagies viscérales multiples.
Congestion mèningo-encephalique manifeste et plus
ou moins prononcée, mais ordinairement sans localisation
spéciale, ni à la protubérance, ni au cervelet,
allant quelquefois jusqu’à l’hémorrhagie. Chouet et
Pélissié ont vu dans une forme clinique méningitique
de larges plaques ecchymotiques au niveau des circonvolutions
pariétales droites et gauches. Poumons
(1) Garayon, Gaz. des hop. 1873, n" 140, p. 1 1 1 4 .- Ghouet et Pehssie.
Gaz. hebd. de méd. et de chir., janvier 1880, p. 68-83. — Lallemand et
(ihe-y te l, Recueil de médecine militaire, të b ÿ .-D ^O llR e , Rapport médicolégal
à Nantes, 1892, d’après Gh. Ménier in Bull, de la Soc. des Sciences
naturelles de VOuest de la France, II. 1392. - Tappenier. ilunieh med.
Wochenschrift 1815, n» 7, ex Revue mycologique, X V III (1896), p. -5.
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