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Mais en 1879, sans doute sous l’influence de l’humidité
plus g ran d e, il y av a it poussé une q u an tité plus considérab
le que d’h ab itu d e de ce champignon, e t il av ait à lui seul
fourni un p la t suffisant, ce qui explique son action énergique
et pax'faitement nuisible.
« Cette espèce est vendue sur le marché d’Autun
avec les autres espèces du même genre et habituellement
mangée sans inconvénient. Elle est regardée
comme un mets d’autant plus engageant, qu’elle
exhale ordinairement une odeur anisée assez prononcée.
Il ne faut probablement voir dans les accidents
signalés que l’effet de l’ingestion immodérée
de champignons, toujours un peu difficiles à digérer,
ou l’usage d'individus trop avancés en âge, plus ou
moins altérés, et formant dans leurs tissus des ptomaines
végétales nuisibles. » (D'’ X. Gillot et L. L u cand,
Catal. raisonné des champs supérieurs de Saône-
et-Loire, 1891, p. 249).
On ne peut pas, en effet, considérer comme vénéneux
un champignon dont l’effet se borne, comme
dans le cas précédent, â une simple indigestion; les
meilleurs champignons, même le champignon de
couches, ingéré en quantité trop considérable, â un
état trop avancé ou avarié, peut lui-même produire
des accidents anologues. Il semble toutefois que dans
le genre Pratella xanthoderma Genev., Px'atella fla-
vescens Gillet, etc., chez lesquels la coloration jaune,
au froissement ou â la coupe, de la chair du chapeau
ou du pied, indique l’existence d’une sabstance chromogène,
dont la nature chimique nous est inconnue,
mais qui se révèle par ces phénomènes, plus ou moins
intenses d’oxydation, et peut très bien être la cause
d’effets nuisibles, irritation gastrique, etc. C’est
encore là toute une série de recherches intéressantes
et importantes à faire au point de vue de la chimie
et de la physiologie expérimentale.
S t r o p h a ir e s .
Le genre Stropharia est caractérisé, comme le
genre Pratella, par un anneau au stipe et des lamelles
plus ou moins purpurines, mais ces lamelles sont
adhérentes à leur base, au lieu d’être libres, et le
pied est homogène au chapeau, c’est-à-dire s’en
sépare difficilement, ne se casse pas, caractères spécifiques
capitaux pour le botaniste, mais sans valeur
pour le vulgaire, qui peut confondre les espèces
presque toutes suspectes des Strophaires avec les
Pratelles, éminemment comestibles, les prenant pour
des « champignons roses ». Il en peut résulter de
sérieux accidents, témoin l’observation suivante,
relevée tou t récemment dans l'Anjou médical :
OBSERV A T IO N XL I.
Empoisonnement par une variété de champignon rose
(Stropharia coronilla Fr).
(D® I æ g e n d r e . Anjou médical, VII, L® janvier 1 9 0 0 , p 4 . )
P a r une m atinée du mois d’octobre 1899, le nommé B ...,
v ieilla rd de 72 ans, cueille en se re n d an t à ses champs, un
c e rta in nombre de champignons. Le long de la ro u te, il
ré co lte quelques m ousserons et quelques ra re s champignons
ro se s, e t, a rriv é dans sa p ro p riété, il e s t to u t heu reu x de
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