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résultat des phénomènes gastro-intestinaux graves ou
des phénomènes nerveux d’excitation. Dans bien des
cas cependant elle peut passer en première ligne et
même survenir brusquement. Le malade alors se
sent pris d’une fatigue telle qu’il ne peut plus faire
un mouvement et doit être rapporté chez lui et mis
complaisamment au lit.
O BSERV AT ION IV.
Empoisonnement par l’Amanita bulbosa.
[xim. phalloïdes Fr.)
(C. R oumesuébe. Revue mycologique, IX , 1887, p. 35.)
En 1887, au x environs de Toulouse, une famille de va ch
ers, le père, la mère, et une fille de 20 ans, s'empoisonnèr
e n t un soir p a r l’Amanita bulbosa (Am. phalloïdes). Ces
tro is p e rso n n es m o u ru ren t à un jo u r d ’in te rv alle l’une de
l’a u tre : le p ère le troisièm e jo u r de l’ingestion, la mère le
q u a trièm e jo u r e t la fille le cinquième. Quelques coliques, à
leu r lever, fu ren t assez légères p o u r ne pa s empêcher les
v a ch e rs de se ren d re à leu rs o ccupations. L ’adynamie su rv
in t b ientôt. L a femme, qui d istrib u a it le la it à ses p ra tiques
dans un q u a rtie r de la ville, s’affaissa to u t à coup sur
elle-même, ne ré s is ta n t plus à la douleur, vers 10 heures du
matin . L a tê te lui to u rn a it, sa face é ta it v e rd â tre , elle ne
p o u v a it se ten ir debout ; on d u t la ram en e r chez elle. Il y eu t
chez les tro is malades a tax ie complète, consécutive à l’ady-
namie à ses divers degrés. Ces tro is m alh eu reu x ne re çu re n t
de secours que tro p tard .
L ’adynamie est, pour ainsi dire, de règle dans les
empoisonnements par les Amanites bulbeuses. Mais
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il est rare qu’elle s’établisse avec autant de brusquerie;
le plus souvent elle succède aux troubles digestifs
et s’accentue peu à peu. Elle est alors le plus souvent
entrecoupée de vomissements, d’excitations
passagères. Le malade est tiré de temps en temps de
son assoupissement par les besoins d’évacuation ou
par quelques spasmes convulsifs. C’est une forme
nerveuse mixte.
OB SERV A T IO N V.
Em p o iso n n em en t p a r des Am a n ite s.
(D® M a n g in . Gazette, des Hôpitaux, n® d u 10 s e p t e m b r e 1861.)
Dans u n empoisonnement qui eu t lieu, en ao û t 1861, à
Mo n t-de-Lamarche (Vosges), p a r des champignons (probab
lem en t p a r tro is xlmanita bulbosa e t une fausse-oronge)
mangés la veille, le D' Mangin tro u v a un p e tit garçon de
7 ans déjà m ort, un a u tre de 5 ans e t une fille de 19 ans moribonds.
L e p e tit garçon é ta it dans l’asso u p issem en t le plus
complet avec les yeux convulsés et la re sp ira tio n emb a rra
ssé e ; mais la p e tite fille qui se tro u v a it dans un é ta t a n a logue,
av a it des mouvements convulsifs qui a lte rn a ie n t avec
c et é ta t comateux. Du re s te , son in te llig en ce é ta it con se rvée,
mais elle é co u tait et rép o n d ait avec p e in e ; elle a ccu s
a it une violente douleur à l’épig a stre. E lle m o u ru t quelques
h eu re s après son frè re , au b o u t de q u a tre jo u rs . L es p re mières
selles ne s’é ta ien t m o n tré es chez eux que dix -h u it
h e u re s ap rès le repas.
L'adynamie extrême peut enfin donner a 1 empoisonnement
un aspect d’hébétude particulière, ca