
que ses voisins le c ro y aien t fou. P u is, il re n tre chez lui, se
je tte à te rre , e t enfin à ces phénomènes d’excitation succède
rap id em en t de l’ab a ttem en t, puis une adynamie profonde.
Il a eu aussi un trem b lem en t trè s prononcé, e t qui a duré
quelque temps, de to u t le corps et su rto u t des membres.
A p a rtir de tro is heu res et demie, il re ste étendu su r son
lit, sans connaissance et sans parole.
A cinq h eu re s e t demie, le malade e s t dans le décubitus
dorsal, la face peu a lté ré e , a sp e c t de sommeil paisible et
ré g u lie r; à peine re sp ira tio n ste rto re u se , pa s de su eurs,
peau à peine chaude. F a c e calme ; il ne répond pas, é tran g e r
à to u t ce qui se p asse. P au p iè re s closes : en les ou v ran t, je
c o n state que les pupilles sont moyennement dilatées, mais
se co n tra c te n t faiblement à la lumière : cornée insensible
au to u ch e r, p as d ’injection. L an g u e bonne, humide ; quand
on lui v e rse un liquide dans la bouche, le malade avale len tem
en t. Il ne s’e st pas p la in t de co n traction de la gorge.
R e sp ira tio n rég u lière , len te , suspirieuse. P o u ls len t, à 72,
dépressible, mou, sans ampleur, mais rég u lier. Impulsion
c ardiaque faible. Anesthésie trè s prononcée, mouvements
réflexes excessivement len ts et peu étendus quand on pince
le malade. P a s de selles, pas d’urines.
J e me fais p ré s en te r le re s te des champignons récoltés
et je reconnais sans peine qu ’il s’a g it de l’A m am ia Pantherina.
L ’examen des vomissements fa it voir au milieu de la it
caillé q u an tité de débris de champignons non digérés.
Les vomissements a y an t eu lieu à deux heures et demie,
je suppose que la plus grande p a rtie des champignons a été
re je té e , e t que, s ’il en re s te , il ne so n t plus dans l’estomac.
E n conséquence le vomitif me p a ra it in utile. L ’é ta t de
coma e s t ce qui prédomine. J e p re sc ris ; compresses froides
su r la tê te , infusion forte de café noir, lav em en ts p u rgatifs.
A sep t h eu re s e t demie du soir, le malade e s t un peu ré chauffé,
la figure reflète une expression d’a b a ttem en t moindre,
il fa it quelques mouvements q uand on le d é range. P u pilles
trè s pa resseu ses, a y an t de la ten d an c e à se ré tré c ir,
p lu s qu ’à l’é ta t normal. Je p re sc ris 30 grammes d’huile de
ricin.
A h u it heu res et demie, le malade p a ra ît commencer à se
rév e ille r : il se re to u rn e dans son lit et se p lain t un peu ;
peau plus chaude, pouls relevé, plus fort, à 80, L e p u rg a tif
a été p ris, il n ’y a plus qu’à a tte n d re : pronostic p o rté favorab
lem en t. L es pupilles se c o n tra c te n t à la lumière, mais se
re d ila te n t en su ite très rap id em en t e t trè s fo rtem ent, puis se
co n tra c te n t, a lte rn a tiv em en t (nystagmus).
L e s deux enfants n ’ont rien re sse n ti, mais la femme s’e st
p la in te , depuis 6 h eu res, de coliques, de maux d estomac :
elle a v a it déjà la tê te lourde e t des éblouissements avec de
lég e rs trem b lem en ts. Elle vomit dans la soirée, mais elle
e st très émotionnée, pouls p e tit et rapide. J e recommande le
repos au lit et des infusions c almantes.
27 ao û t : Hier soir le malade a été de plus en plus agité.
A dix heu res a commencé une espèce de délire, d’ag itation,
avec rêv ass erie s e t p a ro le s inco h é ren te s, suivis de sueurs,
puis le calme s ’e st ré ta b li v e rs les deux h eu res de la nuit. Il
y eu t des u rines abo n d an tes (le malade n av ait pas u rin é depuis
l’après-midi). L a m atinée a été calme; le malade e st fa tig
u é mais a re co u v ré sa connaissance e t il se rend compte
de son accident. J e lui conseille de l’eau d’orge additionnée
de blanc d’oeuf, e t du laitag e pour calmer l’estomac.
L a femme, fatiguée des émotions de la v eille, p lu s que
p a r les champignons in gérés, se p la in t de mal à 1 estomac,
mais il n ’y a aucune g rav ité.
L e malade s’e s t p a rfa item en t remis, sau f quelques douleu
rs d’estomac e t un peu de lo u rd eu r de tê te , p en d an t un
jo u r ou deux.
0 B 8 E R V A V I0N XXIII.
Em p o iso n n em en t p a r l’A m a n ita p a n th e r in a .
(D® V i l l e m in , rapportée par M. Rolland, Bull. Soc. myc., IV ,
1887, XXXVI).
Le 7 septem bre 1887, à n eu f heures e t demie du soir, le
D® Villemin d’Epinal, fu t appelé en to u te h â te au h ameau de
Bourieuse, pour donner ses soins à une famille de six