
I’excitabilito électrique des muscles est abolie. Cependant
on remarque encore quelques contractions
fibrillaires et les réflexes périphériques provoquent
quelques mouvements respiratoires. La choline se
rapproche donc de la muscarine, sauf qu’elle ne
paralyse pas le coeur et qu’elle est relativement peu
toxique. Il faut employer de très fortes doses pour
amener la mort; chez le chat, la dose mortelle est
cinquante fois plus forte qu’avec la muscarine. Du
reste, comme avec la muscarine, la choline agit fort
inégalement suivant les différentes espèces animales.
Tandis que chez le chat 0 gr. 05 peuvent amener la
mort en injection sous-cutanée, une dose de 0 gr. 07
dans les mêmes conditions ne cause aucune paralysie
chez le lapin.
La choline n ’a pas d’action sur la pupille (Harnack
et Schmidt). Rappelons que Boehm a trouvé la choline
clans Y Am. Pantherina à raison de 0,1 % de
substance sèche et dans la plupart des Amanites.
Schmidt considère la choline et ses congénères, la
bétaïne, par exemple, comme inoffensives. Il en faudrait
des doses énormes. Une exception est cependant
à faire pour la névrine, qui serait un corps, dans la
série des cholines, d’une toxicité plus élevée que les
autres. D’après M“' J. Joteyko(l),elle serait analogue
au curare. A faible dose, elle n ’impressionne que les
plaques motrices terminales ; à haute dose, elle paralyse
les centres; sa dose mortelle serait de 0 gr. 001
en injection pour la grenouille.
(1) M”® J . Joteyko. Action toxique curarisante de la neurine (Société
de Biologie, séance du 3 avril 1897.)
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Ce sont, en somme, des poisons accessoires,
comme toutes les ptomaïnes, au point de vue de
l’empoisonnement par les champignons vénéneux, et
nous ne les avons mentionnés que pour compléter
notre exposé des connaissances toxicologiques plus
ou moins acquises à l’égard de la classe si intéressante
des champignons.
En résumé, les champignons a phalline lui doivent
une très grande toxicité intrinsèque, puisqu’un seul
pied à'Amanite bulbeuse peut causer la mort d’un
homme. Les champignons à muscarine sont inoffensifs,
en comparaison, et exigent de fortes doses. Ces
poisons présentent toutefois de grandes variations
dans leur action, qui peut être renforcée par l’association
d’autres produits toxiques ; acide oxalique
(Robert et Küsner), acide panthérinique (Boehm),
iyrosine (Bourquelot), toxalbumines (Pouchet), toxines
microbiennes (Le Dantec), etc.
Les champignons produisent des poisons, p/iaüine,
muscarine, comme les serpents sécrètent des venins,
et le professeur Trabut, d’Alger, a émis devant nous
cette idée qu’ils leur servaient peut-être également
de moyens de défense. Cette assimilation va même
plus loin, puisqu’on a proposé d’employer le suc des
champignons en injections contre le venin des vipères.
(Phixalix, Comptes rendus Académie des sc., 12 décembre
1896, p. 10.36.)
Le poison des champignons peut s’exalter sous
certaines influences.
Pouchet aurait trouvé dans YAmanita muscaria
une toxalbumine qui augmenterait sensiblement l’effet