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iiifestei’ un temps très court, en moyenne 1 heure
ou 2. Il ne dépasse guère 4 heures ; par contre il
peut se montrer immédiatement aprèsle repas.
Avec VAmanita pantherina l’incubation se meut
dans des limites plus élastiques. Sa durée moyenne
serait de 4 à 5 heures, mais dans quelques cas le
début a eu lieu t heure et même une demi-heure après
le repas ; dans d’autres, au contraire, au bout de 10,
12 heures et plus.
P o u r l’Ainanlia bulbosa la moyenne est de 11 à
12 heures. On a signalé quelques cas à début ra pide,
2 ou 3 heures par exemple (D’' Planchón,
D" Fouriaux) mais ils sont très exceptionnels sinon
douteux. C’est donc le plus ordinairement longtemps
après l’ingestion qu’éclatent les premiers symptômes,
parfois même au bout de 15, 24 heures et
plus. D’après Christison, sur 17 cas cités par lui,
Gmelin n ’a vu apparaître le début qu’après 30
heures. Il n ’a eu lieu qu’à la quarantième heure dans
une observation rapportée par C. Roumeguère {Revue
mycologique, IX, 1887, p. 36.)
Il faut adopter comme règle que l’empoisonnement
présente : avec Am. muscaria un début très
rapide (incubation m o y e n n e = l heure); avec Am.
pantherina un début en général un peu plus long
(incubation = 4 heures); avec Am. bulbosa enfin un
début très éloigné (incubation = 11 heures). — Hâtons-
nous de rappeler que bien des causes sont capables
de modifier cette règle et de nous en expliquer les
exceptions. C’est ainsi que l’époque du début varie :
1° suivant la quantité de champignons absorbés ;
m 1
2° suivant le mode de préparation de ces champignons,
étant plus rapide s’ils sont crus, simplement
grillés, etc., que s ’ils sont bien cuits, bien lavés,
ébouillantés, etc. ; 3“ suivant la composition fongique
plus ou moins bétéroclile du plat, la quantité, l ’activité,
l’action particulière (âcre, purgative, vomitive,
etc.,) des multiples espèces qui peuvent le composer,
etc. Une cause enfin qui peut retarder l’éclosion des
premiers symptômes c’est le sommeil (obs. XXVII) ;
on voit, grâce à lui, de simples indigestions se manifester
très tardivement.
Quoi qu’il en soit de la durée d’incubation, il
n ’existe aucuns signes prodromiques capables de faire
présager l’imminence du danger (obs. XVIII, 1).
Ainsi avec l’Am. bulbosa, les personnes qui en ont
mangé vaquent à leurs occupations habituelles sans
que rien ne leur donne l’éveil et ne les fasse recourir
à d’utiles précautions. Souvent une journée tou t
entière se passe dans un calme trompeur et ce n est
quelquefois qu’après un deuxième repas que se déclarent
les premiers malaises. On conçoit dès lors que
cette circonstance puisse induire en erreur, faire
rapporter au dernier repas ces accidents et méconnaître
tout d’abord leur vraie cause.
Il est très rare que les premiers symptômes éclatent
brusquement et avec intensité (obs. XXIV). Ils
s’établissent presque toujours progressivement et
mettent un certain temps à acquérir des proportions
inquiétantes. Dans la plupart des cas surviennent
comme phénomènes initiaux quelques vertiges
accompagnés d’un sentiment de faiblesse générale.