
testinaux. Ils ne manquent jamais, au contraire, dans
les empoisonnements par les Amanites, et s’y montrent
toujours sous une forme quelconque, très variables
dans l’importance des symptômes ou leurs associations,
et la prédominance des uns ou des autres
concorde à créer des formes cliniques dont nous indiquerons
les plus fréquentes.
L ’action des champignons vénéneux se manifeste,
au point de vue nerveux par des troubles psychiques,
moteurs, sensitifs ou sensoriels, associés ou dissociés
et caractérisés tantôt par de l’exaltation, tantôt par
de la dépression nerveuse. Ces deux phases peuvent
se succéder, coexister ou se montrer isolément. L ’Ama-
nite bulbeuse tend surtout vers la dépression.
Les phénomènes d’excitation manquent rarement.
Ils existent au plus haut degré et souvent seuls dans
l’empoisonnement dû à Y Amanita muscaria (obs.
XX, 1). Ils sont également prépondérants avec
VAmanita pantherina (obs. XXII-XXVII), et varient
beaucoup. Ils se bornent, par exemple, à une gaîté
exagérée, à une ivresse passagère ou vont jusqu’au
délire le plus furieux (obs. XXIII), comme dans l’alcoolisme
aigü.
Les phénomènes de dépression ont une importance
capitale car se sont les plus graves de beaucoup et
d’autant plus qu’ils n’éclatent souvent qu’assez longtemps
après le début des accidents. Il est fréquent
dans l’empoisonnement par Amanita bulbosa, alors
que les premiers accidents se sont apaisés et au moment
même où le malade semble complètement guéri,
de les voir apparaître avec une grande brusquerie.
Il faut toujours, avec Y Amanita bulbosa songer à la
possibilité de ces rémissions trompeuses et les redouter
au plus haut point, car alors, le poison prépare
insidieusement son coup mortel : témoin l’observation
(D® Lionet, 1840), de l’empoisonnement de labile
de la baronne Boyer. Elle vit se dissiper complètement
les accidents du début qui l’avait fort inquiétée
et paraissait hors de tout danger lorsque, tout à
coup, au milieu du calme le plus apparent, éclatèrent
des phénomènes nerveux ataxo-adynamiques qui
l’ont enlevée en quelques heures (Orfila ; Boudier,
p. 104, etc.). De telles rémissions sont fréquentes.
Elles peuvent être plus ou moins complètes
(obs. XIV) et de plus ou moins longue durée, par
exemple, de deux jours chez le soldat Lebon, cité
par le D° Garayon (Gaz. des hop., 1873, p. 1114); de
plus d’une semaine chez un jeune homme cité par le
D® Beugniès-Corbeau (obs. VI).
Les vertiges sont souvent les premiers symptômes
nerveux observés (obs. XVI), sans présenter de caractères
bien particuliers. Ils accompagnent au début les
premières nausées, les céphalalgies, les bourdonnements
d’oreille. Plus tard, à la période de dépression,
ils se montrent plus intenses aussi bien au lit
{obs. VI), que dans la station debout, comme effet de
l ’anémie ou d’une syncope prochaine.
Au début de chaque empoisonnement, le malade
présente de l ’an.xiété, de l’agitation et une certaine
excitation cérébrale qui aboutit, le plus souvent, à
des manifestations anormales de contentement, de
gaîté avec une grande loquacité (obs. XX, 1 ;