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L e sieu r G ..., son rep as terminé, su r les 7 heu res 1/2 environ,
vaque à ses occupations et se couche à 9 h eures,
jo u is s a n t de la plus pa rfa ite santé.
Après une heu re et demie d’un sommeil paisible, il se ré veille
to u t à coup sous l’influence d’une douleur in tolérable,
e t pre sq u e inconsciemment sa isit avec force le b ra s de sa
femme, sans pouvoir a rticu le r une parole.
Effrayée, M“® G... appelle son fils, qui tro u v e son père
san s connaissance, les membres co n tra cté s, les d ents s e rré
e s e t les yeux fermés. Im médiatement on va ch erch er le
D ' B ..., médecin à Pam proux, commune d istan te de h u it
kilom è tre s ; en a tte n d a n t son a rriv é e, le p rê tre appelé en
to u te h â te essaye, au moyen d ’une cuillère, d ’ouvrir la
bouche du malade, afin de lui in tro d u ire de l’eau chaude
p o u r le faire vomir, mais il ne p e u t y p a rv en ir ; les deux
mâchoires so n t comme soudées et la iss en t filtre r des mucosités
abondantes.
Vers 1 h eu re , le médecin a rriv e ; après bien des efforts, il
p a rv ie n t à d e s s e rre r les den ts de l’empoisonné et à lui faire
p ren d re un vomitif qui ne p ro d u it d ’abord aucun effet ; il se
se rt alors d ’une plume avec laquelle il lui chatouille le nez
e t l’arrière-gorge. Enfin un prem ier vomissement se produit,
e n tra în a n t une bonne p a rtie des champignons ingérés.
Comme le pouls e s t faible, que le corps se re fro id it e t que
l’ab a ttem en t e st trè s profond, il p ra tiq u e au p a tie n t deux
injections de caféine, puis lui frictionne l ’estomac et le
v en tre avec une s e rv ie tte imbibée de rh um ; ces frictions
p rovoquent chez le malade, dont ces org an es sont trè s te n dus
et sensibles au to u ch e r, d e v ra is h u rlem en ts de douleur.
Enfin, à 5 h eu re s 1/2, un d e rn ie r vomissement re je tte le
re ste des champignons à peu p rè s in ta c ts , avec accompag
n ement d ’une m atière bilieuse v e rd â tre .
A ce moment le sieu r G... commence à rep re n d re conna
issan ce ; on lui admin istre a lo rs une potion à b ase d ’eau
chloroformée, e t de te in tu re de badiane, afin de calmer les
douleurs de l’estomac. Le mieux se co n tin u an t, son médecin
le q u itte en lui re com man d an t de se p u rg e r et de p ren d re
beaucoup de lait. L a jo u rn é e se p a sse assez bien, et le len demain,
à p a r t u n peu de faiblesse, la guérison e s t complète
.
OBSERVATION XXVI.
Empoisonnemont par Amanita pantherina,
(V. H arlay, Soc. m y c ., XI, 1895, p. 240.)
Le 16 août 1895 s ’e st p ro d u it à Charleville (Ardennes) un
empoisonnement causé p a r des Amanita p a n th e rin a . Il y en
av a it une ample récolte.
L a ré colte fut faite le jeu d i 15 août, jo u r de l’Assomption.
Elle fu t épluchée le soir même, e t plongée to u te la n u it dans
un seau d’eau additionnée d’une poignée de sel e t d’un v e rre
de v inaigre, ceci pour plus de sé cu rité, c ar les époux H ...,
qui av aien t fait c e tte ré co lte , n ’av a ien t au cun doute su r l’in no
cu ité de ces champignons qui é ta ien t en tam és p a r les
limaces, ce qui p o u r eux é ta it une p reuve évidente que les
champignons n’é ta ien t pas vénéneux. Le lendemain v endredi
16 août, les champignons fu ren t lavés, ég o u tté s, accommodés.
L e rep as eu t lieu v e rs h u it h eu re s du matin. M. H...
en m angea la v a leu r d’un bol environ, puis se ren d it à son
trav a il. M“ ® H ... en p rit un peu moins. Les champignons
n ’av a ien t d’ailleu rs au cun mauvais goût.
I. — Une demi-heure à peine s’e st écoulée que IM”® H... se
p la in t de lo u rd eu r de tête , de somnolence, e t au bout de
quelque temps, de n au sé es qui ne fu ren t pas suivies de vomissements.
E lle se couche et s ’end o rt au ssitô t. A 11 heu res
elle se lève, mais ne p eu t se ten ir debout ; elle se rem e t au
lit et envoie ch erch er le D' Vassal. L e délire su rv ien t sur
ces en tre fa ite s , délire v iolent, au p oint que M“® H ... se lève
e t co u rt dans la chambre en d an san t. Quand le D® Va ssal
arriv e , M‘"® H ... ne le re co n n a ît pas. E lle éprouve à ce momen
t une sen sa tio n de satisfac tio n et de b o n h eu r ; selon son
ex pression, elle « voit to u t en beau ». Mais en même temps
elle re s s e n t une gêne clans les a rticu la tio n s. Un vomitif est
ordonné qui provoque des vomissements ab o n d an ts. Mais
l ’é ta t de la malade re s te à peu p rè s sta tio n n a ire , et ju sq u ’à