
bués depuis Krombholz (1829), par Fodéré, Wolff,
Schubert, Kobert, Hamburger, Schultzer, et enfin
Bostrom (1882) qui a publié u n im p o rtan t mémoire
sur ce sujet (1).
D’après les recherches de Bostrom, analysées par
le D'' Charles Cordier (Essai sur la toxicité de quelques
champignons avant et après leur dessication :
Thèse de Lyon, 1899, p. 57), sur trente-sept cas authentiques
d’empoisonnement par l’Helvelle comestible,
relevés de 1829 à 1882, la mort s’en serait suivie
onze fois. Les symptômes d’intoxication, qui apparaissaient
de quatre à dix heures après le repas, débutent
par de l’oppression douloureuse et spasmodique,
des nausées et vomissements, quelquefois des
coliques et de la diarrhée, puis du vertige et des convulsions,
de l’ictère et de l ’hématurie, et enfin un
état somnolent ou comateux, très persistant et qui
peut même se terminer par la mort. Des expériences
nombreuses instituées sur les animaux ont reproduit
les mêmes effets, surtout la sanguinolence de l’urine.
« Le poison des Helyelles est donc un poison du
sang enlevant rapidement l’hémoglobine des globules
rouges et produisant l’émoglobinurie et un ictère de
nature hématogène (Ch. Cordier, loc. cit. p . 61).
C’est, en outre, un poison hyposthénisant. Ce poison
paraît être l’acide helvellique, très actif, mais très
instable, très soluble dans l’eau et volatil, de sorte
qu’il disparaît entièrement par l’ébullition et même
(1) Bostrom. Ueber die Intoxicationen durch die essbare Lorchel (Helvella
esculenta). Sur l’intoxication par l’helvelle comestible, in
Deutsches Archiv. fur Klinische Médicin, X X II (1882).
par la dessication, ce qui explique l’innocuité habituelle
des Helvelles cuites ou desséchées.
Quant à la Morille commune (Morchella esculenta),
elle a été incriminée à propos d’un cas d’empoisonnement
par les Morilles, signalé par Veuilliot et commenté
par le D'' Louis Planchon (Revue mycologique,
XI, 1889, n“ 9). Il s’agissait d’un empoisonnement
survenu à Ancy-le-Franc (Yonne), sur trois personnes,
mais sans décès. Il ne s’est agi, en réalité,
que d'un embarras gastrique avec fièvre, attribuable,
non aux Morilles mêmes, mais à leur quantité
(130 Morilles) et à leur état avancé.
Empoisonnement par les Champignons avariés
Le D’’ Lngel (1) a donné de ces accidents, très analogues
à ceux que déterminent les viandes altérées ou
corrompues, et connus sous le nom de botulisme, une
relation que nous croyons utile de résumer et de compléter.
Il ne faudrait pas croire que les champignons toxiques
soient seuls capables de produire des empoisonnements.
Aujourd’hui, grâce aux intéressantes
recherches de M. A. Houdé, il est parfaitement
démontré que les champignons comestibles, considérés
jusqu’à présent comme inoffensifs, constituent,
après avoir subi une altération, soit spontanée, soit
consécutive à la putréfaction, un réel danger pour la
(I) G.Engel. Conseils d’hygiène,in iourna.1 Le Soir, n° du 7 ju in 1876,
reproduit dans la Revue mycologique, VIII (1886), p. 157, en note.
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