
,elij D I S C O U R S
Horace rcpréfentoit le Temple de Yseune , qui étoit près dô
fa maifon de campagne, comme un édifice|fi vieux qu’il tomboit
en ruines : mais il fut rétabli par l’Empereur V espasien , fous le
nom de Temple de la Yiêfcaire j comme on le voit par l’infcriptipn
que cet Empereur y fît placer, & qui exifte encore au Bourg de
Rocca-giovine qui en e^: tout près, ôc où elle eft appliquée a un
mur au-deffus de la porte d’un grenier qui touche le Château.
On peut la voir dans .l’Ouvrage de M. l’Abbé de Chaupy, T. III«
p. 1 7 0 .
R O M E,
Le nom de Rome étoit Grec*: dans cette Langue , R ômê , en
Dorien Rôma , lignifie la force , l’élévation ; Ôc telle étoit la
lituation de Rome, élevée fur des montagnes qui en faifoient une
Ville forte. Çe nom Grec n’a pas peu. contribué à faire croire
que Rome étoit une Colonie Grecque, d’autant plus que l’ancien
.Latin & le Grec Dorien ou Eolien, le Qrec le plus rùde, aSroient
le plus grand rapport entr’eux.
Mais outre que Rum , Ram,eft également une racine Celtique
- ’défignant l ’élévation-, la fupériorité , la p u if fa n c e on fait que
Rome eut un autre nom abfolument Celtique, & dont celui-là.
ne fut que la tradu&ion Grecque,
C ’étoit V aLßNt 1 a , nom compofé de Ent'ia, celle qui efi, & de
V kl t forte, élevée. C’eft, nous difent les Anciens., le vrai nom de
Rome ., mais fon- nom fecret ôc magique , auquel étoit dùê ,
• ajoutoit-on , ia confervation : les Dieux d’une Ville ne pouvant
■ être évoqués par fes ennemis, dès qu’ils ignoroient le nom de
cette V ille, ou le charme qu’il renfer moit.
Mais ce nom fecret de Rome étoit Celtique ; de?-la les divers
lieux appelles V alence, dans l’Italie Gauloife, dans la i 1 rance ,
,çn
P R E L I M I N A I R E. du]
en Efpâgné, &c. Voyez la famille V al dans les Origines Fran~
çoifes.
$. I V.
N oms de divers P euples d’Ita lie , par ordre alphabétique«
AU R U N C E S , AU S O N E S.
ÀURÜNCES, hôim d’un Peuple Latin qui habîtoit les rives du
Cknisou Liris : il dut fon nom aux mots Celtiques A u , eau; 6c
RüN,qui eoule.*J !
Aüsones j autre nom du. même Peuple : du même mot Au ,
*au j ôc du mot Son , .Sen , courant. ‘
E Q U E $.
Les Eques ou Equicoles habitoient une contrée abondante
ien eâùx ; là font les foürces de l’Anio ôcdu Tolonius : l’eau Claudia,
l’eau Marcia , ôc .nombre d’étàngs : ils furent donc très-bien'
appellés Equi pour Aiqui ôc Aiquiçoli , Habitans d’un pays
d’eaux : c’eft ainfî que dans les Gaules une Province riche en eaux
futappelMe Aqui-tania, le pays des eaux , l’Aquitaine, nom
altéré en celui de la Guyenne.
N irgile trace le portrait de ce Peuple en quatre Vers ;
Horridapracipuh cui gens ajfueta que multo ,
Venatu nemorum, duris Æquicola glebis
Armati ter ram exercent, femptrque récentes
j Çonvectef.re juvatprcédas & vivere rapto. ' '■
Æ n e i d . V I I .740^
: « On voit enfuite la nation effrayante des Eques, accoutumée
* à chaffer dans fes forêts, à cultiver fes pénibles filions les armes
9 à la main j elle fe plaît dans lq butin, ôc à yivre de brigandage»«;
O ri g. Lot* %