
Nous avons déjà eu occafion de prouver que Janus, Carmenra f
Evandre étoient des Perfonnages allégoriques ; que l’un défignoit
le Soleil j l’autre la Lune ; lë troifiéme, appellé filsdeCarmenta,
lès. révolutions cy cliques y; f i •)
Ajoutons ici que le nom de Car^e^T'à fut tr&s-bien choifi: pour
déïïgner la.Lune, foti.nom-étant'coinpô^dëS'^t&CAK^pa&iiftïy.
cornu, ôc de Men , flambeau.
Nous avons fait voir également qu’Enee déïïgrfbit le Soleil
chez les Albains, Ôc que Romulus & Rémus étoient pour les
Peuples Latins ce que les Dîofcuresétoiem ppUr tes Egyptiens ,
les Phéniciens, les Grecs, ôte. le Soleil d’été ôc le Soleil d’hiver :
mais comme l’Hiftoire d’Enéë 6c celle de Romulus font1 liées
elfëntieltemènFavee les Origi&e&' RbmÉihHf ? i&iuR' né'- pouvons
nous difpenfér d’entrer ici dans un plus grand détail fur çes objets,.
& fur-tout d’examiner la vérité de la tradition qui afluroit que
Rome fut bâtie par un Prince appellé Roïnulus.
I. É N É EÂfin
de pouvoir fixer nos. idées fur ce Peflofi^^é b lu ffe ’ *,
rappelions-nous que les Anciens, dans toutes leurs prieres, âdref-
foisnt leurs aftions de ^grâces au Soleil, Pere de la naturey guide
& flambeau de toutes leurs opérations , Roi du monde, fur-tbut
Roi de lai contrée dans laquelle on l’adoroit ; & que dans chaque
pays,, ce Roi étoit adoré fous un nom- très-fignificatif dans la
Langue du Pays : c’eft ainfi que le Soleil étoit appellé'
Le Roi Menés ,. en Egypte,
Le Roi Minos , en Crete , (_ 'PaV'to\it,Flam&eauy,
Le Roi Mon, eh Phrygie , Ç Lumière.
L e Roi Mann us y en Germanie, J
£ i) Hifbire du Calendrier, pag,. 170, &C. 410. &C,.
Le Roi Bifc ou Seigneur, à Babylone & à Tyr.
Le Roi C admus ou l’Oriental, à Thèbes de Béotie,’
Le Roi Orus ou Pere du Jour, à Troezene. '
rLe Roi ÇEiÉRloPi; a Athéoes, mûiî à'mot, /d?// rond dé la Terre
& le Pere aux trois Filles.
Lp R°i Janus , chez les Latins, épèux de Çarna ou de la
cornue , <?’eft^à-direde ‘la Lune.
;£*J1 en réfulte déjà une grande préfo'mptïon , qu’il pourroit bien
en avoir été de ihêMè du premier Roi d’Albe : mais cette prë-î
fomptiosi fe change en certitude , 'lorfqu’on raffemble tous les
ca raderes qu’iEpflxe. -
i G, Ce Roî fut adoré fous le nom de Jupiter Indigène.
ù°- Il fe hoyà'-dâns le fleuve Numiqteê.;
- 3°* Dans ce même fleuve oh s?étoit'déjà noyée Anna PerennaJ
•4°* On voyoit fon-tombeau dans un grandnombrede Villes de
l’Italie ôc dahSîd’âutres contrées*
y 0. 11 s’appelle Enêe.
6 q, Il eft Chef des Troyens.
Caràdè'rës auxquels- on n a jamais fait attention, Ôc dont l’en-
femble convient parfaitement au Roi-Soleil, ôc ne peut convenir
qu’à lui ,
i°. Il eft incoriteftable que les premiers Peuples n’ont jamais
adoré des hommes fous le nom de Jupitbr j oû de Pere lou : qu’on
n’entendit jamais par-là que la Divinité Suprême, ou le Soleil qui
en »étoit le fymbble le plus parfait ; ôc 1 que l’équivoque étoit
parfaitement levée àu moyen de l’épithète d'indigent ,; qui!èbnve-
noit ef[eriîiell.ement.au Soleil -comme -Roi -ôcPero-de -la-coat-rée ,
ôc qui vient de Troie dans le fens allégorique.
a°. Nous avons déjà vu dans I’Hiftoire du Calendrier , que le