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& qui étoiént Agricoles, ne connufTent pas mieux la durée de
Pannéciî & ç’eût été le comble de l’extravagance dans Romulus
de prétendre raccourcir cette durée : ce n’çlt point ainfi qu’on,
mène des‘Peiiptfesr::'il faut que éfcyx qui pfeMiêK [dbt avancé
une pareille àb-furdité, eufïent renoncé a toute ration.
On lui fait conquérir des villes qui fous fes; ftMcefleurs appar*
te noient fi peu à Rome, qu’ils furent obligés d’e n fai-cè l^dori-
quête ; & cependant il n’eft point dit qu’ellês en enflent feeoué
lejoug.
On lui fait renfermer dans Rome Sc peupler des montagnes
qui font cependant hors de Rome & inhabitées fous-, le fécond
de-fes fuccefieurs. Le fait eû trop curieUx pour. que.Miôusd’a»
mettions;
» Rc>mulus& Tadus pdit Benys>(r)yne furent pas-lang-tems
jo fans agrandir la ville de Rome : car ils' y afoütetenc deux- autres
*» collines , le mont .Quirînal & le rpont Cælius. Après eelâl^ils
» fe féparerent pour demeurer chacun dans ié qt®#iëri qui lui
» appartenait. IjLomuluS s’établit furie mont Pantin & fur de
» mont CjpLius. Tatius alla ^Içqieurer fiir le mont Quirinal &
jp fur le mont Capitolin.
. Oubliant tousces détails, ils nous racontent £0 fuite (2.) que J^u-
ma agrandit Rome.pn y ajoutant le mont Quirfnal qui jufqu’a-
îors s ’avait point été fermé de murs 5 que l ullps HojHlius, troi-
fiéme Roi de Rome renferma le mont Gælius dans fon enceinte,
qu’il y donna des empl^cemens aux Romains qui n’avoient point
de demeure, qu’ils y bâtirent des maifons, & que Tullus y alla
demeurer lui-même.
f l ) Liv. IL ch. XII.
Lït. II. ch. XVI,
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Le mont Cælius n’av oit donc pas été renfermé dans Rome
par Romulus > il n’avoit donc pas contribué à agrandir cette
*illètpft n’avoir donc pas été couvert de maifons, ni comme
quartier de la ville , ni comme faubourg j on a donc chargé
FHifloire de ce premier Roi de faits controüvés, & il ie faÔoic'
bien , puifqu’an- vouîoit paflêr pour avoir eu fépt Rois;
Dènys nous donne lui-meme un bel exemple des artfplifica-
tibns qu’on s’eft permifès fur ce prétendu R o i, afin"de remplir'
lés années de'régne qu’on lui attribue. DeftVs fait ténif par ce-
Prînce au Peuple Rorriain att difcöüYsttèsdbng', rrès-pathéti-:
quef, très-éloquent fur la" forme de Goùverrfemènt qü’il fallbiè
établir dans-fa nouvelle ville , tç- ce Gouvernement'devait être'
démocratique. Le Peuple répbild par un Difêôurs tfort nïoW
poli pour éleVer'Romiiîus à la dignité1 de Roir& Romùfûs n*ac*
,f:epte modeftement la royauté qu’autant qlïe lès’Dieux approuveront
ce choix êc cette efpécè db Gouvernement : iHeùr afireflè''
ânlfitÔt une prière fervente -, à peine- efir-elfb achevée, qu’un
éclair fla ratifie de gittehre à droitey Si c’êft aihfrquè Romufus dë-
viehcRoi félon cë Grec qui fabriqûêainfi un Romafi ou rien n’efl
vrçfrJesRbmairts n’ont jamais repïéfenté ce Prinéé que cdmrae
üü R e d dbfpütè & abfofu , qüi régloir'toitt' félon s o n b o n 1
FL^iSigR , pour nous?fèfVir dé l’eXpreffibn de TÀCiTk itii-niêmé,
MôBs Rofiulus ad' lusi’td'm imfe,ràve,rai\ nous dit cet Hiftorîeru
Puifqu’on s’eft: donné tant dé licence furce Prince, &: que tout"
cë qu On ndils dit de lui eft aflégorlqtte où fàux-, nous* refte-t-if
iheihe là refiource de fuppofèr'deux Romufas, fun allégorique'
rdâtifi au Soleil., l’autre : Hiftoriqcie relatif au premier Roi dé'
Rome ?‘
Mais ce n’efï pas tout.’
i f i 1 ) Annales, Lib. III. eap. X X Ÿür ' ------------ —