
un empire immenfe qui aurait triomphé du teras, qui leur auroit
attiré la conlidération du refte du Monde, qui en aurait fait, non
les Peres conferipts d’une fôible enceinte , mais les Peres des
- h o m m e s , les bienfaiteurs du Genre-humain : l’Afrique, défrichée,
couverte d’une population riche & immenfe, ne gémirait pas fous
la rouillé infeaè;deda.barbartdï fe'enfans n’irojent pas en Amérique
expier les fautes de Carthage : cette ville fupërbe exifî^oit
encore, de'fe§,^e's fortirQiept enfcdre-, au, lied de
Chétifs pirates’,'honte de nps. W f s , des Flottes marchandes qui Te
répandant,dans tous n qs^ om, .4 o<üU|TOientnatre Commerce,
& rapporteroifnhàaus^Afnque ^ne ma% d ^ ^ ie r e s tm p cpncentrées
da6s-qiieiqué^£tats.dê‘d Eurpj^.s> ^ - -
Ces confidérationsSavoient pas;échappé” à.quelques Sages : de
sains préjugés,, des^|flicffi| avemàlësjempéchërpnt'Jes*' Cÿthagi-
n ô S d ’êfre fênfibïes à leur voix : ils en furent la
fi^qt exemple. te r r ib lh fe r v p b 'À ^ d V ld s Nation-plus raifonnables";
belles favoient que^e hfft pas Je^rfmér'cë. .qui elUa
bafeja.plus fure des Etats ;.=qu.e çLeû un des-pbjets donfak^|i-
vent fe mettre" moins en^pfii|îéi;qu’ils- pèuvent s’en xap^PJter a
Ja diligence aQivesdu^fêgWant J;que leur g r ç ÿ but ^ o jtè trÿ e
devenir créateurs de ces-^nrée» fürlefqujles^éfese jq #$m~
pieree, & fans lefquelles il n’eft rien : plus ces: vérités étoient
/impies , moins on a ehtendu,les Sages qui ont voulu dans;ces
derniers tems y ramener les hommes : dévoient - ils s’attendre à
être plus heureux que ceux qui reprochoiént à Carthage. î.fes
fautesj fes préjugés, fes illuhons ? /•
Quant'à Nævius, il voulut fans doute relever des fautes corn-
mifespar les Meteilus ; cette Famille toute-puiffante s’en vengea’en
le faifant chalfer de Rome i & ie Chantre d’Europe alla
co u r ir fur Je rivage Africain, dans i enceinte d ^
P R E L I M I N A I R E . eclxxxj
On ne nous a tranfmis de ce Poëte quedesfragmens très-courts,
prefque tous d’un feul vers, & qui n’ont la plupart d’autre mérite
que dq renfermer des motslou des façons de parler qui n’éroient
plus en ufage : nous pouvons cependant citer céux-ci où l’on voit
de la facilité.*"
Multum âmes ypaulum dèl crébro ',veriidsfdrentef.
« Montre beaucoup d’amour, cldnoe pèu à la fois ^ parois rarement.
Mihil efiperieuli:j.abo t\bivirum validum virum animofum.
- : .«.Qu’as'tu à craindre 5 jç te donnerai un époux vaillant, un mari plein
ù • de coeur. <.
Nunqudm hodie effigies quin mea manu moriafe.
« Ce jour ne.fè paflera pas qu<e eu ne meures de.ma main !
Vpiqijun fragment de fa guerre Punique. •
Quoi bruti necfacis fat dore queùrit. t
« Ce que les lots ne peuvent concevoir », * i
Il s’çtoit fait à l u i - m ê m e , f é lo n  u lu ~ G e l l e > cette Epitaphe :
1 J.mmortalesmoitaies Jî forée fas flere ,
* "Fièrent diva Camancé Noetiuni Poetam.
Itaque pojlquam orcio traditus efl thefauro ,
Obtttifunt Romce Lingua Latina loquier.
-. jt'IS’il éiolt permis aqx immortels de pleurer les mortels, les Mules pleure-
ï> roientNæviusle Pocteiauffilorlqu’il fera dans le lèiii du tombeau, elles
« ne pourront plus parler à R.omç la langue des Latins».
Naevius avoit dépeint aînlï une Coquette :
AUi admtat, alii adniclat, alïum amat, alium tenet.
Mais fous le pinceau d’Ennius cette idée eft devenue ce tableau
brillant ;
QjiaJi in choro pila ludens
JPatacim, datfeje & communem facit,
Qrig. Lat. n n