
» aufii varié qu'élégant > dans lequel vous faites entrer toutes nos
» différentes efpéces de Vers. Vous avez même fouvent traité de
» la Phiiofophie , fi ce n e f affez pour l’enfeigner du moins
» d’une maniéré affez intéreffante pour porter les hommes à fa
» recherche »; -
D’ailleurs Varron pari oit aux Romains , de Rome, de leur
Origine , de leur Langue dont ils étoient des enthoufiaftes fi outrés
que Cicéron lui-même prétendit prouver qu’elle l’empertoit eh
abondance & en choix de termes fur la Langue Grecque : Varron
étoit donc bien sûr de plaire aux Romains' & d’errêtrè admiré*-''.
Utilité deJes O^vrages^,
On- chercheroit en vain de l’éloquence dans fes Ecrits ; mais on y
trouve beaucoup de fagacité & une ; profonde eonnoiffance des
Poètes Latins, peu anciens quantâù tems , mais très-àfréfen^^par
la rapidité avec laquelle leur Langue avoit vieilli. Ges citarions
embeiliffoient fes Etymologies' ; elles préfentoient aux Romains
un fpe&acle nouveau en les tranfportant au-delà de-leur fiècle ;
elles faifbient mieux fentir la beauté & l’avantage de fon travail.
Nous y trouvons nous-mêmes celui de conhbîrre le génie de ces
PoëteS dont nous n’àurronsprefqü’auctme idée, la plupart de leurs
Ouvrages étant perdus ; ainfi que nous avons Jâiffé perdre ou que
nous négligeons prefque tous les Ecrits dë hos premiers Poëtes :
il n’eft aucun Peuple qui, dès qu’il a des Ouvrages plus intéreffans,
tienne compte de ceux qu’il admiroit le plus auparavant, & dont
il étôât auffi inféparaHe qu’un enfant de fes joujoux:
Teh étoient L . Attiüs j Livius AnorontcüS' , Næviüs',
P^acuyiüs , Enniüs , fur lefquets nous entrerons dans quelque
detail à la fuite de ce Difcours, & quelques autres qui ne font
^connus que par ce qu’en dit V âkron.
Il
Il nous apprend, par exemple, que dans l’efpacede dix ans, pn
oublia entièrement le Tmcèr aé Livius Andfoniéüs , parce qu il
fut absolument éclipfé par leTéwc.?r de PaCuyëVPiéc;b' également
perdue malgré fon fuçéè^fi rrfërité/’qud Cidéton lui-mêmé en fait
l ’éioge dans fon Traité de l’Orateur:
-Mais pour en revenïr’ àcé qui fait Fdbjet des trois Livres fur
la Latigue Latine 'que Vàrrohavoit adreffés à cet illuflte Orateur
Romain, le'prèmier traité dés*noiiis:cîe lieux; le îléohd, dès noms
de-tems; & le troifiéme, dés mots ëmpfcryés par les anciens Poëtés,
relativement à ces objets." Ceft ainfi que Varron les intitulé lui-;
même.';
• A ces fiX Livres ^ c’eft-à-dite aux trois adreffés à Séptimius êc
aux trois adreffés à Cicéron j leur Auteur; éh ajouta trois autres
qui fubfifteht', ainfi que ce’s trois dërnréy ^à l ’exception de quelques
lacunes : ils ont pour objet la formation dès Cas & des
Teins ou ce que nous appelions Déclin'aifd'n èc Conjugaison, 6c
que Varron appelle fimplément la Déclinàtffin des Noms G* des
ï^erhés.
Calcul £ un Ancien fu t le nombre dès radicaux Latins;
Varron* ^ rapporte dans fon. cinquième Livre un calcul de
Cp^coNiUsitrop relatif à nos recherches a&uelles pour Pomettrej
Ce Sayant n’admettoit qu’environ mille moLs radicaux dans la
Langue Latine; nombre fuffifant, difôit-il , pour en dériver au
befoin cinq cens mille mots: Varron avoit déjà dit y au commencement
du quatrième; .Livre , que les mots fé formoient par
grandes familles. Ainfi.ees vérités importantes n’avoient pû leur
échapper ; mais comment étoienc-elles demeurées ftériles juf-
qu^ici i m
O ri g. Lat, e.