
Ce mépris des Romains pour tous ce qui n’étoit pas eus j
nops a privés.des grands avantages que nous auroie procuré- la
comparairon de ces Langues : ils ne nous en one çonfervé que*
quelques mots,- heureufement on a découvert dans ces derniers
lîéclcs des monumeris Ofques , Ecrufques y §cc. qui peuvent
nous en donner une légère idée.
& I L
Dé la Langue O siqtT'e.
La Langue Ofque écoic celle des-Campaniens &de l’ancien-
ne Aufonie r elie fubfi fiole encore dans les beaux jce-ms déjà Ré-
publiqué, & con pouvoir la regarder en quelque forte comme un
patois de 1 ancien Latin :.auiïî les Romains qui; gn^adopterent
quelques mots Te faifoicnc un plaiiîr d’intrpduire Tnr la Scène.des
Aéleursparlant Ofque j comme nous l’apprend Strabon , ( Liv.
V J , de la meme maniéré que. nous trouvons dans Moliere des
.Scènes en Picard & çn G.afcpn,
A l’exception de ggg mots emprunté^ par les Rotnaîn$,& de
quelques Médailles , on ne connok de ces Peuples;quijTtoùent
cependant riches & puifïâns qu’un très-petit nombre de mpjiu-
mens, tels que celui de la Table de Juriqn que ijçîu^avbns rapporté
dans l’Originç du Langage & de l’Ecriture , Pi,.XX, &.ùn
plus étendu dont nous ferons bientôt mention :,il fen*ble que ces
Nations avoient hérité de l’indolence des Celtes ^ de^aulais
fur les moyens de tranfmettre le fourenir ,de leurs exploits,, ôc de
leurs belles avions : que contents d’être vKbres t^ toüteauÉre-.gloire
leur étoït indifférente -, pu quefemblables d ceux qui h.e connaif-
lênt d’autre bien que les plaîfîrs de la vie animale , ils n’avoienc
npl g o û t, nulle difpoflcion pour éclairer leur elprit & pour cultiver
les fcienees,
M ots
M o t s O s q -u e s .
Les Anciens Auteurs Latins nous ont çonfervé divers mots
‘Dfques ; mais il n’en eft aucun qui foit particulier à cette Langue
: nous les retrouvons tous dans la Langue Latine ou dans les
argues Grecque & Hébraïquë > ce qu’ils ont de propre , c’eft
une prononciation & une orthographe différente de celle qu’ils
offrent dans les autres, ou une terminaifon particulière, fou-
vent meme l’abfence de toute terminaifon. Voici ces mots. -
1 Ga sca,r 3 vieux, ancien.
=Casnar, vieillard. Ces deux mots font des dérivés de l’Oriental
£ a t s , fin , extrémité, la vieillelTe étant l’extrémité de la vie , mot
, gui eft le Cdte Cas, blanc; la vieilleflè eft blanche & chenue : Var-
■ ronfdérivé egalement de ■ la le nom de la Ville de C^ssinum qui fi-
goi oit, dit-il, en Latin Forum Vêtus , le vieux Bourg , ou Bourg
'■ “v ieu x Ville1 vieille.
'Coel, Ciel, mot également adopté par les Latins qui y ajoutèrent une
;■ terminaifon;.: ' .
5 iniènfé-; mot prononcé dans l’origine Daleius, C’eft l'Oriental
r n t f , Salé , imprudent, fans fagelTe , mot où les lettres S
- & D ont été reûfes 1 une pour l’autre , comme cela arrive fouvenr.
. ^AMEL > fervireur; les Latins en firent Famul«j.
Gau 5 l°îe » moc Cehe y Grec | &c. Les Latins en firent GAumum,
Ma-m:ers , Mars : mot-à-mot ,1e Grand Mars.'
M a m ë r c ^ j , jp ;a r r é d u p l i c a t io n p o u r M a r c h j .
M æ s i k j ; l e m o i s d e - M a i .
Meddix f le Magiftrat fuprême: en Celte, Medd , puiiTant.'
m i r a , amende : en Latin » M l & même Mu/ta.
, JzroKa, quatre, c’eft le Quatuor des Latins ; | changé en P ; changement
très-commun.
Pipat/o , cris d’une perfonne qui pleure : cc qui eft une très-belle onomatopée.
Pitpit , en Latin , Quidqüid , tout-ce que; ici Q changé en P, com-
1 -me dansBç tarai
SotiKm,tout, le Ho Ion des Grecs qui fignifie tout,& dont les Latins firent
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