
Prejfaque jam gravida erepittM tikittrga phareir^,
Dirige odonjequos ad certa cubilia canes. .
y ers qu’on peut rendre à-peu-près de cette manière .?/
« Maniffez vos jambes d’an cothurne couleur de pôüïpÈëdd ''
c- 33 Qu’un baudrier forme fur votre poitrine de$iplisbn,4oyans ;
„ Qu’un pelant carquois réfan®e fur vos cpaules qûMhprelfeï^ff
» Et conduifeVà des gîtes _%$t vos thiens habiles à fuiyjs l’odçut >.»,
Qua. bac daps efij Quisfefius dits ?
»Qu’annonce ce feftin î Quel eft ce jour de fêteV
Mea puera , mea puera, quid vcrbt eX tuo ore prof agit ?
« Ma fille , ma hlle , quel mot a proféré votre bouche ?
N Æ V I U Sd
— C neiüs N ævîu? avoit porté les a rm e s i l les quitta pour
devenir Pdëte. Vers l’an 526 ^ on repréfenta , pour la prièmiere
fois, une de fes Comédies : il'fit un Foeme en îept;chants fur ia
guerre Punique., cette guerre terrible, da'ôs laquelle il avoit fervi >
qui mit Rome à deux doigts dé fa perte, où cette fier e République
combattoit ayec Carthage pour l’Empire'de l’Uni ver s & ^ou‘â l e
auroit fuceombé fous le génie d AnniBal > fi les Carthaginois ne
js’étoient pas manqué à eux-mêmes : mais déjà alors fe dej?lowit
cette fupériorîté des Européens fur le refté du' inondé’, qui leùr
foumettroit l ’Univers, s’ils mettoient autant de fuite & de faged'e
dans leurs projets & dans leur conduite, qu’ils y développenOe
génie & d’efprit: ainfi fe vérifioit cette ancienne prophétie'd'un
£age, que les Africains feroient à jamais les efçlàves de leurs frères.
Cependant les Carthaginois poffédôient déjà la moitié de l’Afrique^
lesEfpagnes, la Sardaigne, la Sicile ; ils avoient tout l’or du
pnoqde > des flottes nomBreufe?^ une m;arine expérimentée , des
P R É L I M I N A I R E . c c x x lix
Généraux aguerris ; l’Europe fembloit ne pouvoir leur échapper ?
mais ils trouvèrent fur leurs pas une Ville de fer ; ce fer dévora
leur or, leur argent, leurs pierreries, leur pourpre, leurs flottes
leurs Princes-Marchands , leurs armées de mer & de terre , leurs
Généraux ; ils difparurenr de deflùs la terre.
On a fouvent dk, pourquoi ne fe contentoient-ils pas de l’Em-*
pire de l’Afrique Ê Pourquoine faifoient-iis pas de cette vafter
Contrée, un Etat aufli peuplé qu’étendu, aufli fortuné que riche/*!
Pourquoi , au lieu* de s’aggrândir du côté de l’Europe qui leur
©ppofoit une réfiftance invincible ,-ne fe tournoient-ils pas vers ces
contrées du Midi, qui ne demandoientque des mains ? On voudroit
dortc en faire des Sages, & on oublie que Carthage n’étoit qu’une
aflbc'iâtiqh de Commerçans. Le Commérant fuit les déferts, &
les Peuplés Sauvages, auxquels fufRfent des fruits & de l’eau : il
ne*cherche pas à créer, mais à jouir : il lui faut des Nations déjà*
forméeJjdéjà'riches, déjà puiffantes, qui ayent de grands befoins-
&de grands moyens pour les fatisfaiïe. Les riches Peuplades qui
eultivoientr:lès Côtes méridionales de l’Europe , purent donc?
feules fixer l’attention du Carthaginois avide degain-leur poffef-
#Ôn lui parut le fuprême bonheur : il fallut donc mettre tout en
oeuvre pbur.iy parvenir : il fallut devenir Conquérant , & perdre
à foudoyer dés armées , des richeffes acquifes par le commerce ÿ
êt îdônt le commerce âuroit tiré les fruits les plus précieux & les-
plus durables, en les employant à créer de nouvelles richefle y
C ’eft l’o r , c’eft la foif aveugle dé l’or , c’eft le défir inextin-f
guible de jouir, qui féduifit Carthage , qui la fit courir à fa perte ;
qui l’empêcha de voir qu’elle ne devoit être que l’Alliée des Euro-’
péens, & que par une profonde politique de bienfaifanee en—
Vers Phumaqité', de même que pour rendre fou nom refpetla—
Ile à jamais * fon unique objet devoit être d’élever-; dans 1-Afrique