
On a avancé beaucoup de rêveries fur l’origine des Ecruf*
ques. Avec HÉRODOTE , la plupart des Savans les font venir de
la Lydie ,• fous la conduite de Tyrrhenus, frere du Roi Lydu$-:
.c’était , dit. on , dans le te ms d'une fi grande ftérilîté, que les
Lydiens fe virent obligés de « jeûner de deux jours Pun , &c de
„manger fort pende refte du tems: on ajoute que c’eût alors qu’on
«inventa.|es jeux, afin que les ’Lydiens s’ap p e r çu-flent tnbifls de
la rigueur de leur jeune : cependant malgréleurs jeux &; leur,
jeune j ne pouvant plus « réfîfter à ce fléau, ils tirèrent, ajoute-
t-on, au fort pour lavoir qui abandonnerait une terre fl,funefte,,
, & le flore, tomba fur .çette moitié de la Nation qui àvoitTyTrlie-
rîius pour chef.
Il n’eft pas étonnant qu’Mérodote ait bercé les Grecs de ces
{Contes ; mais ce quifleft, e’efl qu’on nous les répété gravement,
-tandis que Denys lui-même n’y a pas cru. '11 ^appuj^ppurJe^ÿé^',
jetter, de XANTjiUS. de Lydie, qui éCrivitl’Hiftoire de fon paÿs^
,/& que Denys repréfente comme l’Auteur le plus .verfé dans l’Bîifl
■ toire ancienne , & qu’on préferoit a,tout autre , fur-tout pour
d’Hjûoire de la Lydie. Or jXanthus né panoit ni* de flyrrhenuS
mi de oes prétendus Lydiens paflës en Italie f quoiquil fît mention
de plufieurs objets moins importuns: •
Cet fJiftorien rapportoiç^ à la vérité, qu’il y eut un parta-
fge entre Lydus jSc fopflrère.florybej mais ii ajoutoit que celui-
ci ne fléloigna pas de «la Lydie. » D e (LyduSu aic^ifl,. viennent
» les Lydiens 5 ôû deXorybe, iesTTof^ienSt: leurs Langues djfl-
» ferenc .fort peu, te même aujourd’hui ils empruntent'plbueuî^
» mots les uns des autres, comme fontlesdoniensSc lès XJoriejjs.
AufE Denys dit c, y, je. pe-flaurpis .;£^ir€.(:5qù,e/les Xyrrhéméns
« foîent une Colonie, de Lydiens d isn ’en ont ni -la LartgUe , ni
*» les Dieux, ni les Loix ou les ulages pf J
Le fentimenc qui lui paroifloit le plus favorable étoit l’opi*»
mon de ceux qui prétendoitnc que les Tyrrhéniens n’étaient
pas venus d’un pays étranger mais qu’ils étoient des habitans
naturels' dé l’IÊahe.s
g Nous pouvonsdbnc prendre à l’ëgârd de leur origine le parti
qui nous paroîtra le plus .conforme à-.la vérité-, fan» craindre'
d’dtre çn-centra4iâ ^ a : avec les Ancien».,
§ . x t
Es viennent de la Rhétîeï.
Nous avons donc4iea.de croire que-les ;Râfleni mr ’flyrrhé^
niera furent du nombre de ces Nations Celtiques qui fè tranf-
plantecent en Italie , & qui après avoir féjpurne quelque tems3
psèsdes rives du Pd, fe portèrent plus au Midi, Se envahirent'1
Air les Ombriens; ce qu’il» occupoient à l’Gcctdent; de l-’Aè
pennin. ’
Nous avons même tour lieu de croire qu’ils étaient 'une Ce*
Idnie de ces Peuples qu’on cappella R hasi , R hæsi , R heti ,
Peuples placés? dans les Alpes iqême ,au Nord de l'Italie, dont"
la Contrée portôiï ie nom de'RHETïE , & dont une portion eft '
connue aujourd hui fous ie nom de Gr iso n s
Preket - favioit'déjà' soupçonné, &" le Savant SbHEtTZEÈ, *
cet habfle Phyficiea de Zurich, en était convaincu. Dans un de
ces voyages iBtréraires & curieux, qu’il fit à travers tous les-*
Gantons de la Suiflê, il; avoir retrouvé chez les Grifons les noms
des Rkafi üc àes.TûJciii U
: C ’efl là qu’«en remontant le Rhin , depuis Coire capitale des ;
Gïdfonsvflufqu^uxfloürces dé çéflepve y on< voit fur fa rive-'
gauche le Bourgs & le Château de Razim , Rhet^uns j ,