
On fait d’ailleurs qu’Enyalius défignoit chez les Sabihs 1#
même Divinité que Mars, chez les Latins : 8c quant à fa lànce ,
on fait encore que dans l’origine la lance étoit le fymbole de
Mars * auflr ceux qui ont cru que lès Scythes & d’autres peuples
adoroient une lance , font tombés dans une méprife groffiere,,.
en ne voyant pas- que cette lance rfétoit que l’èmblcme d’une
Divinité guerriere.
Obfervons que le nom de là vîfle de Cures eft le même que
celui de la capitale des Grifons appellée C hüR, rtrot qfienous-
prononçons Coire j tous les deux lignifient V ille , la Ville pat
excellence*
Nous voyons ici que Dius-Fidius étoit le filsMé. Màrs^htnai*-'
nous avons vu dans les Allégories Orientale^t|uè Dius Fidius
étoit le même qu’Hercule oüle Soleil; ici c’eft le même que Ro-
mulus. Nouvelle preuve que, par Romulus-Quirinus, on n’a jamais
entendu daus l’origine que le Soleil? :
La danlede Rhea ou de la mere de ce Dieu, én eft une autre’
preuve ; mais comme'elle rient à un enfemble d’idées que nous
ne pourrions développer icr> nous la renvoyons au Volume dans-
lequel nous difcuterons tout ce qui a rapport à cette datifè.1
4e. Rapport'. Hijloire JÆN 1 XJ S , Roi Je Delos.
L ’Idc de Delos nous fournît un autre'exemple des allégories*
fur lefquelles eft fondée l’Hiftoke dé Romulus :> on-y: croulé;
le nom de fa mere Rhea, porté par une Brin ce fie faible & galante"
comme elle , un nom fort approchant de celui d’Enée 8c desré—
cits absolument allégoriques.
Bacchus,petit-fils de Gàdmus,fut , dit-on, pere de Staphylusv
( grappe de raifin;,) & celui-ci- eut une . fille nommée R heÔs
C ette Princcffe ayant* eu une fbibleffe comme Rkea,fut forcée.
par fon pere de s’embarquer fur un frêle vaifleau,avec lequel elle
aborde dans l’ïfle de Delos; 8C là elle accoucha d’Am u s qui devine
Roi de Delos & Grand-Prêtre de Phoebus. Virgile l’appelle:
JtEX AlflVS, Rex idem HOMINUM Phxbiqtie Stuerdot.
E n e id . L iv , 711.
n Le Roi Anius, Roi des H o m m e s , 8c Prêtre de Phoebus>».
Ce Roi époufe Doripe dont il a trois filles , Oeno , Sfer-
MQ , Elaïs, qui changent tout ce qu’elles touchent en vin, en
tied ,-.;en huile* : qui .deviennent d’excellentes ménagères, & qui
font de grands amas des offrandes qu’on portoit au Temple d’A-
pollonv Qé^n’eft pas tout : les Grecs occupés du fiége de Troye,
^f^rpuvant prêts à manquer de vivres,!envoyent Paîamedes k
Delos.poun■ en demander à Anius> !§£ Paîamedes l’oblige de lui
donner (es filles en otage ; mais; Bacchus vient au fecours de (es
change, en pigeons , 8c elles s’échappent.
Ne voye qui voudra dans-ee^écit que des faits hiftoriques .*
•ils nous paroiffent trop incohérçns, trop fabuleux, trop remplis
Ae traits allégorique s,pourn’y pâs voir des récits entièrement allégoriques
8c tr ès-ai(ês à expliquer.
Cpmmençons par les trois filles d’Anius : elles s’appellent
(Æno ySpefmo8c'E la ïs, & elles changent çn vin, en blé, en huile,
Tout ce qu’elles touchent/, mais eàeft précisément ce que lignifient
leurs noms., vin , bfèd, huile, : ôc fi elles font filles d’Anius,
c’eft que toutes ces produirions font en effet filles de 1 année ou
du Soleil : leur mere eft Doripe , nom compôfé de D o r , pré-
fenc, parce que ces produirions font autant de préfens de la Nature.
La mere d’Anius eft Rkeo où Rhea, la lumière, Diane : elle
accouche comme Latone à Delos , puifque Delos lignifie mani-
,fefté,mis enlumiere ; l’année eft en effet fille de Rhéa ou de Diane,