
D I S C O U R S
P A R T l E 1 ï 9
D E S L A N G U E S D E U I T A LI E,
Et ita particulier de la Langue rLatine & de fes Rèvolutipris,
A R T I G L E I.
Des Langues Q s ç> û S A B I N g , &c>
| p
faufes par Ufautllçs l<f. gangue primitive Je modifia en plùjùurs dans
- fi Italie^
JC £ S Peuples de l’Italie forcis d’une même fouclié parloient la
même Langue 5 cëlle qui forma le fond du Theufon ,d u Grec, du
Gaulois ; mais dès que chacun*idé ces Peuples fut-féparé de fa.
JVIere-Patrie , & cantonné dans'un territoire o d iln ’eut point de
liaifon avec lès autres Habitârïs dé lamçme Çô.ntréè , leur Lan,-
eue commune dégénéra nécpflairernent de bonne-heure en
plufieurs Diaîcéfces qu^pn ne,, tâïda pas à pre-pdr^pour ^ ta iit de
Langues di®.rentes. *'*
La prononciation fètïîè fat 'éfife idè^granîdès câufés8 Serpette
jdiverfîré : les Ombriens, les Marfes,les Sânbnites qui habitoient
Je haut des Apennins, ne purent, ni ne durent prpnoncerdé la
même maniéré que les Peuples qui hahïtoient dans- les plaines oii
^ur le bord des mers , tels que les JLatiçs
La variété dés bëfdins, .décidées , dés occupations fut qneau?
ire caufe ejQfentiellp de cette diyêrfîcé. Les Etrufques, par exenj
pie , livrés à un très-grand commerce, liés avec lés Grecs les
Egyptiens1, les Phéniciens, avec tout ce qu’on connoilToît de
Peuples policés i fui cultivoient la peinture , la marine, les beaux-
Arts, tous les objets de luxe | ^ durent avoir de très-bonne-
heure une Izpguïrwhe, nombreufe , douce, favante : tandis que-
leurs voifins qui pe#rféver*oienc dans la vie dure , champêtre SC
lauvage des premières peuplades, durent conferver la rufticitéde
feur.ancienne L a n g u e s elle dut paroitre plus ruftique , à me-
fure quelle fepoliflbit & fe perfedionnoic chez leursvoifins
Cnaeun des Peuples de l’Italie dut encore altérer fa Langue'
par des emprunts dans les Langues des Nations qull avoïïiripic.:
Les Peuples du Midi fans ëeflfe:mêlés avec des Colonies Grecques
&qui allô lent à IlEcole des Grecs y durent adopter unefoule d’ex-
preffi6ns'& de tournures gïecqdès^andï^dèceuydmtorïddnt?
T ï , teretS et01ent ftrisceffe mêlés "avec ceux des Gaulois J
desTheutons, des Ill^iens,durentporterl’empreïnte de ces Lan-
guesbarbares. De-H,les dive.rfes Langues qu’on parloir dan,<
Htahe aucém:s des.Romaihs, & dont É nous ont confervé le*
noms ou : quelque léger veftigé la Langhe Æ Ë ou Volfque f i
parlee dans la Campanie ; la Langue Opique ou des Sabins,;
l Etruique ; celle du Latium.
Les Romains auroient pd nous tranfméttrc une idée générale*
de ces L a d iW rn uH 'ilsn e les régarfcient que comme:
des patnmndrgnes d W ; fer- cour lorfqu’ils eurent' goûté fe
tangue Grecque , car dans les commencemens , ils fe p;_-
quorew. d’être inftruics dans l’Etrufque $ f fe p a r Io i t * leürs *,r.
^ d e finrMte*» leurs enfans chez ce Peuple lavant& polii
amfi queTite-Live obferve (x)que Marcus-Fabius C æsow
fut avant dans la Langue Etrufque, & qu’il la pofTédok d’autanr
mieux qu d avoit été élevé avec un Efclave Ecmrien
GJ'LiV.IX.