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maflacrer leurs maris, Hypfipile lauva fou pere Thoas , & lui
fournit les moyens de sknfuîr dans la Tauricte *. oii.il fut établi
Roi de la Cherfoncfe> qu’on- appelle aujourd’hui la Criméé , &
©ù il fut en même-temS' * Sacrificateur dii‘ Temple de Diane 5
fui vaut l’ufage des tems anciens où l’onetoit tout-à-la-fois Roi:
& Sacrificateur : cétoic peu avant l’expédition des Argonautes^
Quelque tems après, Iphigénie ayant été enlevée par Diane au.
moment où les Grecsail oient l’immoler > elle fut tranfportéer
dans le même pays par çette.Déeffe,, de remife à Thoas qui étoir
encore vivant, & qui l’établit PrêtrefTe du.mémoTempie dont il
étoit Sacrificateur : c’eîl en cette quai ité qu Iphigénie eut lé plaifir
d’immoler fur l’Autel de Diane Ménelas. & Hélène , quiiétoient
venus en Tauride pour cherchée Greffe. Celui-ci-jant en^effêt.
dans cette contrée , mais apres-ce cruel événement : ce fut/fur
l ’avis d’un Oracle qui lut annonça que le feul moyen; par lequeh
il pourroît fe délivrer, des furies qui'le pourfuivoknt;-j .étoit des
paffer en Tauride , & d’èn enlever la fïatue de Diane -pour la*
porter em Grèce., Orefte s’embarque- donc pour ce pays, il fait,
naufrage fur fes côtes r eft faifir par les Hàbkans-, ôc;,conduit ak
l ’Autel de Diane- pour être immolé p heureufemenr fa* fteur le:
reconnoit ; ils forment lé complot de fe fauver ôc d’emporterr
la ftatue de la Déeffe cachée dans- des fâifceaux. : & ils viennent lai
dépofer dans-le Latium à Aricie, emmenant avec eux Thoas „
que-, félon, d’autres., ils,, avoient égorgé avant de ,prendre laa
fiiitei
Mais îâ Grèce > que dëvient^elle ? :C’èft' pour elle cependant^
qu’O refie devoit enlever la ftatue : êt comment paife-tdl par<-
defTus cette contrée pour venir à Aricie ? Sans doute que lai
DéefTe les tianfporta la d’un plein faut-
Le. favant.Pejlloutier. voulant.remonter dans fon Hiftoire.des;
P R E L I M I N A I R E ; cxxxj
Celtes aux caufes de ces traditions, dit que les Grecs n’ont fait
voyager dans la Tauride, Thoas & Iphigénie , que parce que le
Dieu, Suprême s’yappelloit T aü-A s , le Seigneur T u , ou Teut:
& Diane, Î phi-Génie,ou Iîhi-Anasse , la Reine Iphi, ou O'phi ,
la memequ Ops des Latins : & que c’efîpar cette raifonqu’on les fit
venir à Aricie : -mais cette équivoque de noms ne fuffit pas pour
rendre'raifon de ces fables, & fur-tout du prétendu facrifice de
Ménëlas &- d’Hélène fur l’Autel de Diarie : elles tiennent à une
^ombreüfë de fables êc d’allégories que nous aurons occasion
de développer un-jour, & où les chevaux d’Hyppolke trouveront
-également leqr place,
§. V.
Culte de Mars
Nous aydn|,:yu que Mars fut une des plus anciennes Divinités
kles Romains'& fies Sabins, & qu’on lé peignoit fous la figure
d’une lance. Mais'il en étoit de même chez les Germains & chez
les Scythes, ces Scythes qui venaient jufques dans la Germanie ,
& qui avôient la même -'origine que les Celtes.
Tacite-faitdire par un Ambaffadeur. des Tenchteres aux Habi-
tâns'de Cologne : ( « Nous rendons grâces à nos Dieux communs,
» êc à Mars, le plus grand des Dieux, que vous foyez réunis au
» corps des Peuples Germains, ôc que vous en ayez repris le
nom ».
Les Scythes qui reconnoiffoient plufieurs Dieux , croyoient
Cependant qu’il ne falloit confacrer des ^Simulacres, des Autels
& des Temples qu’au Dieu Mars (2), comme étant leur Divinité
fupréme.
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i * ^ÎÎEAOD.'Liv, iv.